Plus d'un mois a passé après ce concert, mémorable, et unique à plus d'un titre. Le lieu, la sortie simultanée d'un album, une scène remplie comme cela ne se reproduira pas avant longtemps ( enfin peut être ou pas, allez savoir !), un nombre conséquent de spectateurs et un concert d'une longueur pas du tout monotone (c'est un jeu de mots langueur-longueur, pas la peine d'écrire...).
Un lieu (déjà) prestigieux, la Philharmonie de Paris, réalisation de Jean Nouvel inaugurée en 2015, des lignes futuristes et les technologies les plus pointues et en tous domaines pouvaient laisser augurer un concert hors du commun pour les "Kombattants de la Zeuhl".
Ceux qui furent présents ont déjà témoigné de-ci de-là sur cet événement. Je laisserai de coté la polémique sur l'acoustique et la sonorisation, celles-ci, à priori, dépendant pour beaucoup de l'endroit où l'on se situait et d'autres paramètres.
Quatre chiffres au passage, environ 35° à l'extérieur et dans les 25° à l'intérieur. Jusqu'à 21 musiciens sur scène et 3400 spectateurs !
Concert prévu pour 20h30 et premières notes entendues à 20h35, donc quasiment à l'heure, les musiciens quittant définitivement la scène à 23h55, je vous laisse calculer en n'oubliant pas d'oter les deux entractes de 20 minutes environ...
Le public répartie en deux, les uns sur le devant de la scène, les autres, sur les les gradins et en trois niveaux mais du coup éloignés des musiciens, au prix des places, c'était moins sympa...
Voilà pour la présentation générale.
Le concert démarre avec Félicité Thösz, joué par les musiciens actuels de Magma, à la différence notoire au piano de Bruno Ruder remplaçant Jérome Martineau. Version d'environ 30 minutes, coupée par un solo de Bruno, et démarrant la soirée tout en douceur tout en montant la température au fur et à mesure de son exécution. Cette œuvre est suivie par un Hhaï de 15 minutes, le "moteur" commence à bien monter dans les tours, Christian prenant le micro et frappant ses cymbales avec rage pour notre plus grand bonheur et les musiciens, bien chauds, nous entrainent avec leur tourbillons de notes, là où nous souhaitons aller, au Paradis. Et nous y resterons toute la soirée...
Ce début est une belle mise en bouche qui présume un excellent repas !
Premier entracte.
Au retour, Magma nous entraine dans un medley de Theusz Hamtaahk, Wurdah Ïtah et MDK, quatre chœurs les rejoignants sur Wurdah Itah. Le concert monte encore en puissance sur cette trilogie mythique, gros son pour une grosse rythmique que les délicates parties de WI viennent tempérées. Le final de MDK (17mn tout de même !) vient clôturer ce deuxième volet du concert de façon tout à fait magistrale. La transe est de mise, sur scène et dans le public, dans les coulisses peut être ! Quand je pense à ceux qui disent, ici et là, qu'ils en ont assez d'entendre MDK, que diront ils quand ils ne l'entendront plus...
Nous étions bien là dans le corps du repas, son plat de résistance, ce qui a mis Magma en orbite terrestre et qui fait toujours sa réputation et sa célébrité !
Deuxième et dernier entracte.
Le dessert espéré et attendu arrive, et quelle pièce montée... Le but, l'objet de cette soirée, l'attente de toutes et tous.
Les musiciens de l'album sont là, Christian, les choeurs, Simon Goubert, Morgan Ågren, Philippe, Jérome et Rudy sont sur scène, ne manque que l'orchestre de Prague (sic).
Lumière sombre, et les premières notes du piano et les "sirènes" commencent à retentir, l'ambiance est donnée... Puis Christian, en trois mots, change le cap, les choeurs prennent le relais pour amener cet instant où Morgan, entamant sa rythmique singulière, se noue avec le chant incantatoire de Christian, rêvé il y a une quarantaine d'années, d'abord en Français et ensuite en Kobaïen, nous sommes envoutés... Par nappes et strates successives les musiciens montent en puissance dans ce tourbillon musical, qui dans l'idée n'est pas sans rappeler le Boléro de Ravel, appuyés et secondés par les vents, la basse vrombit et la guitare vient s'imposer. Quel maelström ! Le final nous ramène sur terre, avec un piano plus léger, Christian et les choeurs terminent cette oeuvre dans la célérité, mais avec une tonalité tout comme l'entame quelque peut angoissante. Mais est ce que les mots peuvent remplacer cette musique ? Certainement pas, bien malheureusement pour moi !
Le tempo est un peu plus rapide que sur l'album, et sans la présence de l'orchestre symphonique, cela nous donne une nouvelle, originale et superbe version de Zëss, pour notre plus grand bonheur. Attention, les autres références que sont celles du Triton 2005 (Ô combien superbe), Bobino 1981 et d'autres encore, sont présentes dans nos mémoires, bien sûr, mais en même temps nous sommes aussi ailleurs. Et, si la comparaison avec l'album semblerait délicate puisque pas d'orchestre symphonique, elle n'en est pas si éloignée, le casting y est évidement pour beaucoup.
Indéniablement, ce titre est dans les grandes créations de Christian que sont les trilogies (TH-MDK-WI et KA-K-ER), création de la fin du premier cycle de Magma (1969-1983) et longtemps laissé en gestation, non par superstition mais par "prophétie", Christian rêvant la solution qui permis finalement la fin de l'écriture de cette oeuvre et son montage médiatique. Ouf ! Depuis, différents média ont donné leur avis sur cet opus, il ne manque plus que le votre en l'achetant. Ce qui est déjà fait bien sûr...
Ehn Deïss vient terminer cette superbe et historique soirée, fusion des répertoires de Magma et d'Offering, morceau délicat et profond tout à la fois. Un piano, une voix, des choeurs et une flûte, pour une tonalité plus légère après toute cette soirée d'une force rare mais pourtant toujours renouvelée par ces musiciens d'exception.
Christian, toujours aussi expressif visuellement sur Zess ou Ehn Deïss, tout à la fin de la soirée, était comme un petit lutin sur la scène, virevoltant sur les planches et nous disant la tristesse de nous quitter et la joie que fut aussi pour lui et tous les musiciens d'être avec nous ce 26 juin 2019 dans cette salle, nous donnant rendez-vous pour les concerts qui allaient suivre, et quels concerts, Théâtre Antique de Lyon ou le Festival de Juan les Pins. Excusez du peu...
Un dernier instant nous réuni tous, les musiciens, alignés et se tenant par les épaules, s'inclinent dans un dernier salut, et sous nos applaudissements, puis les lumières se rallument...
Avant le concert, dans les toilettes (et oui, c'est un lieu de rencontres...) j'ai eu l'occasion de discuter avec Ramon Pipin, fringant jeune homme à la démarche chaloupée et à l'humour aiguisé, toujours là dans les grands moments. Lui aussi nous avait offert un album rempli de pépites, avec le gratin de l'époque, en 1980 (no sex !). Et il n'était certainement pas le seul musicien ou artiste présent ce soir, je n'en doute pas.
Photos de juhab1, sauf les deux dernières.
Odeurs dans les WC ???
RépondreSupprimerExcellent !!
RépondreSupprimerMerci pour les souvenirs et Belles photos.
RépondreSupprimerVous savez si il y aura un dvd ? j'ai pas vu de caméra, ce serait dommage quand même (qu'il n'y en ai pas)...
'Zikal(m)ement
Dersü