Beaucoup de choses ont été dites sur le Net, en particulier sur Facebook, à propos de ce concert. Est-il donc utile d'y revenir ?
Pourquoi pas, au moins pour vous donner notre impression, mais pas seulement.
Alors commençons par Stella et Francis (Linon), qui étaient vraiment très fier et très contents pour le Groupe d'avoir enfin réussi à placer une date dans ce festival si couru et si recherché, et ce d'autant plus sur une année quasi sabbatique pour eux.
Le lieu est vraiment splendide, même s'il est loin de sa splendeur passée, il a de beaux restes, et, allez savoir, peut être même que quelques spectateurs ont poussé leur curiosité pour aller voir comment c'était d'en-haut. De là à dire ou penser qu'il y en aurait, venus de régions ou contrés lointaines, qui aurait pu visiter les richesses de la ville et de sa région, non, là, faut pas exagérer, le café de la Gare et l'écran avec match de foot, oui, un musée, une ruine romantique ou une cathédrale, je ne me prononcerai pas...
L'organisation du festival est plus que bien huilée, centrée sur deux points, le Théâtre Antique bien sûr, et les Jardins de Cybèle (où se trouve aussi le Théâtre de la Ville où a eu lieu la conférence avec Stella et Christian). Buvettes, stands de produits régionaux (hips pour le Côte du Rhône), petite scène pour des concerts gratuits et même une boutique de disques anciens, et tout cela dans une très bonne ambiance et excellente convivialité.
Le concert du soir.
Les spectateurs commencent à affluer vers 18h00, soit à la fin de la conférence, et, après une fouille pas si drastique que cela, investissent les lieux. On nous avait dit "pas d'appareil photo, de caméra ou d'enregistreur", j'ai prudemment observé la consigne, rappelée sur l'affiche du festival, pour me rendre compte que beaucoup avaient quand même outrepassé les ordres, donc mes photos sont plus que basiques et plutôt en plan large, merci quand même Huawei...
Ici, l'heure c'est l'heure et les premières notes de Thomas de Pourquery fusent dès 20h30. Après sa Victoire du jazz décernée il y a peu comme Artiste de l'année, son sextet bien cuivré nous a livré une fort belle première partie, d'une heure trente, tantôt bien nerveuse, tantôt plus douce et même un peu "barrée" parfois. Trop peu ou pas assez pour certains. Tant pis pour les grincheux, moi j'ai trouvé sa prestation bien équilibrée entre force et douceur et comme une bien belle mise en bouche de ce qui devait ou allait suivre.
Il est clair que le public était bien siglé Magma, que ce soit avec du T-shirt officiel ou maison, mais certains sont quand même bien étriqués dans leur cerveau pour siffler ou aller de leurs commentaires stupides ou déplacés à l'encontre de cette prestation. Ouais, il devrait plutôt y avoir une sélection sur les individus plutôt que sur leur matériel Made in China à l'entrée, et ça, c'est pas précisé sur l'affiche !
Enfin, tout cela s'est passé face une scène illuminé par l'arrière d'un soleil déclinant mais encore bien vaillant, mais la beauté de l'instant n'a pas eu de prise sur tout le public...
Un changement de scène efficace et rapide avec un plateau roulant des coulisses avec une belle batterie Gretsch-Zildjian quasiment prête pour le combat. Après, tout le monde n'a pas une scène si grande pouvant accueillir dans ses coulisses un set prêt à l'emploi.
Les degrés montes au fur et à mesure que le soleil baisse, les gradins sont combles ou peu s'en faut.
Plutôt que de détailler ce concert, je vais juste évoquer quelques points.
Programme classique de ces derniers temps, à savoir : Emëhntëhtt-Rê, Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh et Ehn Deïss en appel.
A priori certains seraient déçu de cette affiche, disant qu'il n'y a pas assez de renouvellement, qu'ils voudraient entendre Zëss, et bien d'autres choses. Sans doute les mêmes qui disent que MDK est leur album préféré par exemple. Zess devrait commencer à être travaillé pour un album à venir, donc trop tôt pour être de suite sur scène.
Le final d'Emëhntëhtt-Rê m'a semblé différent, joué différemment en tout cas. Le tempo m'a aussi paru plus velouté (eh oui !), moins rapide, tout comme pour MDK, il y a certainement une raison à cela que j'ignore. Peu importe, cela participe aussi au changement, à essayer autre chose, à éveiller nos oreilles. Sur MDK et le rappel, il y avait une belle section de cuivres, les mêmes qu'en novembre 2017, pour ceux qui disent que c'est toujours pareil. Ehn Deïss lui au moins a reçu des critiques toujours aussi positives, en même temps la douceur et la profondeur de ce morceaux méritent bien ça !
Concernant les musiciens de la Zeuhl Wortz, peut être que Benoît était un peu moins démonstratif qu'à son habitude. Cela est certainement du à ses récents problèmes physiques (cf. son absence aux concerts du Triton en janvier dernier), en tout cas il est plus que sur la bonne voie !
Je trouve que Rudy nous offre de plus en plus une démonstration de la palette de son jeu et de sa technique. Il est d'ailleurs assez amusant de voir à quel point chaque guitariste, au moins pour les plus "importants" a vraiment une patte bien à lui, ce qui fait qu'il est difficile de les comparer. De Claude Engel à James MacGaw en passant par Claude Olmos ou encore Gabriel Federow, des sons et des couleurs biens différents mais pour autant collant parfaitement à cet univers qui nous passionne tant ou à l'époque ou ils étaient. Comme quoi...
On a pu lire ça ou là des mots et des avis pas très sympathiques sur nos choristes. De Stella qui serait trop en retrait à Hervé qui n'aurait pas le timbre adéquat. Nous ne sommes pas dans le sein des seins et donc il y a des décisions que nous n'avons pas à discuter car nous n'en connaissons pas le sens et la raison. Oui on aimerait bien entendre d'avantage les performances de Stella, plus souvent, même si elle a au moins des passages plus appropriés dans ER. Oui elle avait un rôle plus fort dans le retour de Magma en 1996 et les années suivantes, peut être étais-ce du aux titres choisis ? De toute manière Stella était en premier plan dans Offering, plus adapté à une voie féminine en leader que dans Magma.
Pour rappel aussi, Christian à eu 70 printemps en février dernier, alors oui il ne fait plus de korusz qui durent interminablement, et pourtant il doit brûler bien plus de calories sur un concert que chacun d'entre nous dans le public, tout âge confondu, hein messieurs les râleurs...
"On a dit que Magma n'était pas, ce n'est pas" !!
Le public est bien ingrat, pas tous, mais c'est le seul concert Magma de 2018 (hors soutien du Triton en janvier), première participation au festival de Jazz à Vienne, et, sauf nouveauté, pas d'autre avant 2019 à la Philarmonie de Paris en juin, alors il ne fallait pas bouder son plaisir.
Et bien moi, c'est comme la première partie, j'ai été très satisfait, et du concert, et de mon week-end à Vienne et sa région. Et tant pis pour les grognons, de toute manière ils le serons toujours. Ils voudraient des concerts de 4-5 heures, entendre tout le répertoire et des nouveautés à chaque fois. Oublieraient-t-ils que Magma fait dans le long thème principalement, plutôt 45mn que 3 ou 4 ? Alors évidement, pas facile de faire différent dans chaque lieu et à chaque date !
Et rappelez vous, quel que soit le concert, Magma donne toujours le maximum, jamais dans la retenue...
Bel article qui remet les pendules à l'heure, suite aux critiques des bébés bougons qui s'affirment par la négation! Je vais en remettre une couche : aux éternels nostalgiques de "l'âge d'Or" du groupe : soit, je peux le concevoir, et on a le droit d'être exigeants envers Magma, qui a a placé la barre très haut, cependant l'exigence n'exclut pas l'Intelligence et le Coeur (quand on aime...).Il y a des concerts avec plus ou moins d'intensité, et certains soirs la Magie est moins palpable.. plus diffuse..c'est la Musique Vivante, et la Musique, telle la Magie, c'est fragile, sur le fil.. ça n'est pas acquis, automatique. Et qui sait, peut être que le public a-t-il lui aussi un rôle à jouer dans ces moments où les énergies circulent..Plutôt que "consommer" bêtement, passivement, en considérant que tout lui est dû et qu'il DOIT entendre ce soir à Vienne au moins la même chose qu'au concert de BBC 1974 qu'il a écouté dans sa voiture en arrivant, ou ZESS parce que le concert se déroule dans un théâtre antique (!!!) l'auditeur est, je crois, partie prenante de cette célébration étrange qu'est un concert de Magma. Cela réclame d'être ouvert, réceptif, actif.. Enfin, le fait que ce groupe existe encore après 50 ans d'existence, sans grands renforts médiatiques, malgré les nombreux changements de musiciens , avec cette vigueur et cette intégrité, c'est fabuleux. Rien que voir Christian sur scène, derrière sa batterie ou au chant, c'est un cadeau et un plaisir sans cesse renouvelé, la musique de Magma, toujours d'avant garde, est un miracle inespéré dans ce pays qui n'a pas fait grand chose en musique depuis Debussy... A Vie, à Mort.... A ceux qui savent.
RépondreSupprimerDarius
negative blabla only are from jazzfans-this was a jazz festival-
RépondreSupprimerfuck it.
Not sure, I heard it who were not jazz fans, or not only jazz fans. But you know, fan... I prefer passionates, much better !
SupprimerBOTTHAMS ARETZ MUCH BETTER THAN BUTTER
RépondreSupprimerPas entendu de critiques négatives. J'ai croisé que des personnes heureuses et conquises. Etais je au même concert ?
RépondreSupprimerJ'en garde un souvenir inoubliable. Merci Magma, merci les musiciens des deux groupes, merci le festival de Vienne.
Issèhn
Issèhn, nous n'étions qu'à 2 ou 3 sièges l'un de l'autre, mais j'en ai entendu. Egalement après le concert, quand ça bouchait vers la sortie ou le stand Seventh, quelques spectateurs aigris, c'est peut être leur nature. Après, et heureusement, ce n'était pas un avis général, seulement quelques personnes, et sur facebook aussi. Tant pis pour eux, moi j'ai passé une excellente soirée et un excellent séjour !
SupprimerExcellent compte-rendu à ceci près qu'il aurait été préférable de ne pas parler des pisse-vinaigres car cela: 1/ Leur donne de l'importance 2/ Leur donne une légitimité à répondre 3/ Les conforte dans leur idée qu'autour de Magma le fanatisme l'emporte sur la passion. Bref, l'ignorance est le plus grand des mépris (proverbe connu et néanmoins applicable).
RépondreSupprimerLa chanson brésilienne qui inspira à Magma le fameux thème répétitif de MDK en 1971 :
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=1I1teN4bZyc
Le doute n'est pas permis, indubitablement...
SupprimerStoah