samedi 28 octobre 2017

Magma, Joué-lès-Tours, 19 octobre

Retour sur une très belle soirée.
Jeudi 19 octobre, Magma est à Joué-lès-Tours, au sud de la préfecture deux fois millénaire, dans une salle très moderne et bien conçue, au sein d'un ensemble socio-culturel (salle de concert, bibliothèque musicale, bar, salle de jeux...) fort plaisant.
La salle, est très "rock" dans sa conception, avec pour moitié de légers gradins entourant la régie son et lumière et, pour l'autre, un parterre plat devant une scène dominant la salle d'un bon mètre. Une Scène d'une bonne largeur pour que les groupes aient de la place mais sans excès et pour que le public puisse embrasser tout le monde. Un monde merveilleux quoi, même du regard !
Une bonne acoustique, les rampes de spots sont bien pensées, la température est parfaite (merci à cet automne aux douces températures) et un affichage des décibels pour les petites oreilles sensibles. Un bien bel endroit vous dis-je !
Comme d'habitude, tout le monde est sur place en milieu d'après-midi afin de finir le montage du matériel et de faire une balance dans la joie et la bonne humeur. Et l'on peut compter sur Hervé et Benoît pour mettre de l'ambiance. Tout cela nous emmène gentiment à l'ouverture des portes pour que tout et tous soient prêts pour 20h.
Le public est pour moitié grisonnant et, pour l'autre, foisonnant, très peu de jeunes, jeudi oblige, mais quelques heureux et chanceux ado mélomanes se sont glissés au milieu de la foule.
Le concert est prévu en deux parties, la première étant occupée par un groupe tourangeau, les No Sound in Space, sympathique quatuor de trois garçons aux guitare, basse et batterie et d'une dynamique demoiselle au violon. Cette formation est uniquement instrumentale et, en trois morceaux et 45 minutes, nous dévoile ses compositions tantôt douces, tantôt endiablées, avec des rappels à la King Crimson des débuts ou Van Der Graaf Generator fin seventies, et, surtout, leur propre style.
Cet avant goût musical a fait passer un bon moment au public et a certainement satisfait celles et ceux qui étaient venus les voir. Les autres aussi d'ailleurs !
Un petit entracte afin de retirer le matériel occupant l'avant-scène et aussi d'humidifier des gorges asséchées, ou d'enfumer des poumons dépendants...

Et puis, dans un noir profond, arrivent nos kobaïens, se plaçant dans un silence religieux.
Les premières notes d'Ëmëhntëhtt-Rê retentissent, accompagnées des voix de nos choristes pour cette belle et douce ouverture oscillant entre nos oreilles tel le feuillage d'un arbre au gré du vent. Christian prend bien sûr le chant sur Hhaï, même pas essoufflé d'avoir bien essuyé ses baguettes sur ses fûts et cymbales. Peaux et bronzes qui ne demandent que ça, et nous aussi !
Philippe "Bubu" se montre toujours aussi tellurique dès l'intro de Zombies. Cela fait vraiment du bien et ce morceau est un excellent thermomètre. Quand il cogne, c'est qu'il y a vraiment plein d'énergies (pluriel obligatoire !), et de l'énergie, on en a vraiment ressenti toute la soirée. Comme toujours certes, mais... Bref, 45 premières minutes de plaisir commun à nous tous, sur et hors scène.


Quelques mots de Stella rappelant que Christian reçu en 2009 les clefs de la ville des mains du maire ainsi qu'un spectateur heureux d'être là ce soir, nous racontant qu'il était déjà présent au Gibus en 1970. C'est dire... Il a bien eu de la chance de voir tous ces concerts toutes ces années durant...
Ensuite nous est offert un très beau Theusz Hamtaahk, où chacun donne tout ce qu'il a. Habituel me direz vous de la part de ces hérauts kobaïens, mais quand même, après toutes ces années, jamais de repos, toujours dedans, pour le public, pour la musique, pour eux, c'est beau, simplement beau. Certes, les versions changent, les musiciens changent, mais cela reste du grand Art. Depuis les premières traces éditées de 1974 (Radio Bremen et BBC London) jusqu'à aujourd'hui en passant par les live de 2000 au Trianon ou 2005 au Triton, que de musiciens de talent pour nous conter ce Temps de la Haine ! Bref, tout le monde de concert (!) nous sert un superbe moment ce soir.
Christian, annonçant la fin de cette soirée, en profite pour souhaiter un bon anniversaire à Rudy, jeune faon dans la harde ! Et justement, ce Rudy, qui a la lourde tache de remplacer James  s'impose de plus belle manière à chaque concert, à chaque note pourrait on dire, avec un jeu très plaisant, très funky (ouais, ça m'est venu comme ça), très riff quoi !

Tout a une fin, et on fait mine de le croire malgré le noir persistant dans la salle. Alors des applaudissements, des sifflets, du tapage de pied et, ô surprise, ils reviennent. Comme si on n'avait pas vu le ballet des micros déplacés préparant le morceau suivant...
Stella introduit Ehn Deïss, un peu de guitare, de vibra et de piano, et des chants, beaucoup de chants, pour ce moment maintenant rituel de fin de concert sur cette douce mélodie, tout en fragilité et délicatesse. Bubu, seul absent, en profite pour commencer à faire baisser la température de ses doigts derrière la scène.
Et les lumières se rallument une dernière fois.

Bon, on aurait voulu un Magma plus long, c'est sûr, mais, et de l'avis de tous, ce fut une bien belle soirée, avec ce je ne sais quoi de plus qu'une autre pour la rendre encore meilleure, mais vous le saviez, vous y étiez peut être. Ou peut être pas...

1 commentaire:

  1. J'ai été à vrai dire assez étonné par ce concert. Répertoire qui correspondait aux dernières fois que j'ai vu le groupe, mais le ressenti général était très différent.
    J'ai trouvé le début du concert un peu hésitant, presque lassé, avant que n'arrive le premier chorus de guitare qui me semble avoir électrisé le groupe (et, du même coup, le public, particulièrement chaleureux, sans être vulgaire, comme cela arrive parfois).
    La suite du concert m'a semblé particulièrement enflammée, les musiciens prenant des risques, qui m'evoquaient parfois plus l'énergie d'offering (à mon grand plaisir), même si l'ensemble restait très structuré. Fatalement, il est sorti de cette fougue un nombre étonnant de 'pains', ne notes un peu à l'écart, bien vite oubliées tant l'énergie était au rendez-vous.

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