dimanche 12 février 2017

Le Retour d'Anaïd

Voici un retour un peu inespéré ! Dans les années 80, et à l'aube des 90's, Anaïd s'était, peu à peu, forgé une place "à part" dans le monde des "autres musiques", entre influences ethniques et clins d'oeil magmaïens, foisonnement rythmique et sonorités de la scène anglaise. Hugh Hopper fut même leur bassiste durant deux années... belle référence s'il en est ! Un premier enregistrement sur cassette (!), avec Sophia Domancich et Patrice Meyer, puis un premier LP autoproduit Belladona, en 1989, attirent alors l'attention des afficionados sur le groupe emmené par Jean Max Delva (percussions et vibraphone) et Emmanuelle Lionet (chant) qui fait une première partie d'Offering (à Denain) ainsi que du trio de Christian Vander. En 1991, Anaïd publie Four Years en CD, sorte de rétrospective/bilan de son parcours, réalisation attachante avant que le groupe ne se taise, sans que l'on en connaisse les raisons bien que l'on puisse les supposer tant ces années ont été dures pour les alternatives musicales. Il m'est, parfois, arrivé de me demander ce que le binome créateur avait pu devenir, notamment sur les routes de Charentes où le groupe s'était installé avant que le silence ne se fasse... mais rien, aucun signe de vie ou, même, de changement de cap musical à l'horizon.

C'est donc avec surprise que je vis, il y a quelques mois, le nom d'Anaïd réapparaître à l'occasion de l'édition 2016 du festival Crescendo. A vrai dire, j'ai même vérifié qu'ils s'agissait bien des mêmes ! Anaïd se présente donc, désormais, sous la forme d'un quartet où les deux fondateurs ont été rejoints par Alexis Delva à la guitare et Ludovic Métayer à la basse, deux jeunes musiciens visiblement bien impliqués dans l'histoire. Jean-Max Delva se concentre désormais, ce, d'autant plus, en live, sur la batterie qu'il avait naguère souvent déléguée au profit du vibraphone. Le groupe a ainsi enregistré, en trois jours, une jolie carte de visite de sa nouvelle formule et ce Libertad est disponible sur le Site des musiciens (et auprès de Muséa). En resserrant sa formation, Anaïd a modifié quelque peu sa palette sonore. Les "influences" jazz ont quasiment disparu (sauf sur le titre dédié à Hugh Hopper) et le groupe a déplacé ses curseurs vers une approche plus "rock", voire même "prog" de son univers musical. La présence d'une guitare à la place du saxophone de naguère, n'est pas pour rien dans cette mutation. Le groupe a perdu en exploration(s) ce qu'il a gagné en efficacité et en concision. Reste le même lyrisme, dû en grande part au chant d'Emmanuelle Lionet, véritable soliste du groupe avec cette originalité vocale restée intacte au fil des années et ce vocabulaire imaginaire qui n'est pas sans faire penser, parfois de manière assez fugitive, à un glorieux aîné ! Anaïd se présente aujourd'hui avec une formule soudée, cohérente, certes un peu différente de ses incarnations passées mais les temps n'ont-ils pas, quelque peu, changé depuis ? Le groupe reste cependant fidèle à sa signature musicale et à son originalité. On espère l'entendre, prochainement, avec une véritable production lui permettant d'élargir le spectre de son imaginaire sonore...
Le groupe recherche actuellement un tourneur et espère pouvoir se produire sur les quelques scènes "specialisées" (Le Triton ?) tout en préparant de nouvelles compositions aux côtés de versions "réarrangées" de certains morceaux de Four Years. Souhaitons leur le meilleur !




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