Comme cela arrive parfois, l'un de nos fidèles lecteurs nous a fait parvenir ses impressions de son week-end en Saône et Loire...
Lorsque l'on connaît la rigueur, le perfectionnisme de Christian Vander, toujours désireux d'offrir le meilleur au public, il est aisé de comprendre sa fébrilité à l'approche de ce concert solo. Une récente tournée de Magma conjuguée à d'autres occupations l'avait empêché de se préparer comme il l'eut souhaité. Mais, bien qu'il soit allé, par souci d'intégrité tout à son honneur, jusqu'à dissuader certains de ses proches d'assister à cette soirée, ceux-ci n'ont pas manqué de se dire qu'il est dans certains cas préférable de ne pas prendre en compte les « meilleurs » conseils.
Car Christian, sur un répertoire désormais « classique »(Uguma, Joia, Glory The One, Celui qui a donné, J'ai plongé dans les lacs et quelques autres), relevant le défi qui lui était proposé, délivra en un set concis mais d'une rare densité un inoubliable moment de musique.
S'exposant tel un funambule sur la corde raide, dialoguant avec les mouvances félines du « pianiste » le créateur de Magma nous dessina, de son chant tour à tour fragile, recueilli, intériorisé, puis aérien et virevoltant ou soudain porteur d'imprécations plus rageuses, les contours d'un monde étrange à découvrir. Un monde baigné d'une profonde gravité, où l'espoir lui-même reste empreint des accents d'une sourde mélancolie et du souvenir des jours de souffrance. Le public ne s'y est pas trompé, qui, après avoir écouté la prestation dans un silence religieux, manifesta son enthousiasme au final.
Changement radical d'ambiance le lendemain dans cette magnifique petite salle du Crescent, où l'on se sent tout de suite à l'aise, comme chez soi, tant sont grandes en ce lieu privilégié de province la qualité d'accueil et la courtoisie des passionnés de musique qui l'animent. Le quintet de Christian est au programme, la salle affiche complet et refusera du monde. Le climat est serein, mais quelques vibrations laissent pressentir l’événement.
Lorsque l'on connaît la rigueur, le perfectionnisme de Christian Vander, toujours désireux d'offrir le meilleur au public, il est aisé de comprendre sa fébrilité à l'approche de ce concert solo. Une récente tournée de Magma conjuguée à d'autres occupations l'avait empêché de se préparer comme il l'eut souhaité. Mais, bien qu'il soit allé, par souci d'intégrité tout à son honneur, jusqu'à dissuader certains de ses proches d'assister à cette soirée, ceux-ci n'ont pas manqué de se dire qu'il est dans certains cas préférable de ne pas prendre en compte les « meilleurs » conseils.
Car Christian, sur un répertoire désormais « classique »(Uguma, Joia, Glory The One, Celui qui a donné, J'ai plongé dans les lacs et quelques autres), relevant le défi qui lui était proposé, délivra en un set concis mais d'une rare densité un inoubliable moment de musique.
S'exposant tel un funambule sur la corde raide, dialoguant avec les mouvances félines du « pianiste » le créateur de Magma nous dessina, de son chant tour à tour fragile, recueilli, intériorisé, puis aérien et virevoltant ou soudain porteur d'imprécations plus rageuses, les contours d'un monde étrange à découvrir. Un monde baigné d'une profonde gravité, où l'espoir lui-même reste empreint des accents d'une sourde mélancolie et du souvenir des jours de souffrance. Le public ne s'y est pas trompé, qui, après avoir écouté la prestation dans un silence religieux, manifesta son enthousiasme au final.
Changement radical d'ambiance le lendemain dans cette magnifique petite salle du Crescent, où l'on se sent tout de suite à l'aise, comme chez soi, tant sont grandes en ce lieu privilégié de province la qualité d'accueil et la courtoisie des passionnés de musique qui l'animent. Le quintet de Christian est au programme, la salle affiche complet et refusera du monde. Le climat est serein, mais quelques vibrations laissent pressentir l’événement.
Pour Christian Vander, l'hommage à John Coltrane est permanent, quotidien. L'inspirateur suprême est la raison d'être de ce quintet. En compagnie de fidèles totalement dévoués à la cause (Jean-Michel Couchet, Laurent Fickelson, Eric Prost - de retour ! - et Emmanuel Grimonprez qui fête ses vingt et un ans de présence dans ce groupe), Christian nous ouvrit, dès les premières mesures d'un Afro Blue déchaîné et survitaminé qui laissa l'auditoire pantois, les portes majestueuses d'un univers dont il détient les clés.
Dans un incroyable débordement d'énergie, le batteur enchaînât sans discontinuer mouvements et figures rythmiques improbables, anticipant audacieusement dans la clairvoyance de l'instant. Propulsant les solistes inspirés dans leurs derniers retranchements en complicité totale avec les impulsions d'Emmanuel Grimonprez, il déclenchât au fil du concert foudres, vents et tempêtes sur océan de peaux et métaux, et lui et ses compagnons ne cessèrent d'invoquer avec une ferveur dyonisiaque l'âme de la musique coltranienne, l'enrichissant au passage de leur couleur personnelle.
Au delà de ces deux soirées mémorables, il est plus que jamais urgent d'aimer, soutenir et promouvoir ces musiciens et ces musiques, ne serait-ce que pour l'unicité de leur propos. Elles sont à ma connaissance parmi les seules à offrir dans le paysage actuel des choses essentielles, un peu négligées hélas de nos jours : la direction, l'esprit, l'ouverture sonore et la volonté de se dépasser dans la démesure. Confirmant ainsi le propos d'un artiste dont le nom m'échappe : la musique doit être vitale sinon elle devient insignifiante.
Philippe Dalverny
Dans un incroyable débordement d'énergie, le batteur enchaînât sans discontinuer mouvements et figures rythmiques improbables, anticipant audacieusement dans la clairvoyance de l'instant. Propulsant les solistes inspirés dans leurs derniers retranchements en complicité totale avec les impulsions d'Emmanuel Grimonprez, il déclenchât au fil du concert foudres, vents et tempêtes sur océan de peaux et métaux, et lui et ses compagnons ne cessèrent d'invoquer avec une ferveur dyonisiaque l'âme de la musique coltranienne, l'enrichissant au passage de leur couleur personnelle.
Au delà de ces deux soirées mémorables, il est plus que jamais urgent d'aimer, soutenir et promouvoir ces musiciens et ces musiques, ne serait-ce que pour l'unicité de leur propos. Elles sont à ma connaissance parmi les seules à offrir dans le paysage actuel des choses essentielles, un peu négligées hélas de nos jours : la direction, l'esprit, l'ouverture sonore et la volonté de se dépasser dans la démesure. Confirmant ainsi le propos d'un artiste dont le nom m'échappe : la musique doit être vitale sinon elle devient insignifiante.
Philippe Dalverny
J'adhère totalement à cette analyse pertinente et fort bien écrite. Et, en plus, je suis sur la photo !
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerCeci...
"S'exposant tel un funambule sur la corde raide[...], de son chant tour à tour fragile, recueilli, intériorisé, puis aérien et virevoltant ou soudain porteur d'imprécations plus rageuses"
... Expliquerai cela :
"la musique doit être vitale sinon elle devient insignifiante"
Je me souviens d'une très belle interview où Le Chris, disait qu'à travers la musique,l'Humain est sa préoccupation première...
Muzikal(m)ement
Dersü Wüdü