vendredi 3 mars 2023

Free Human Zoo : The Mysterious Island, entre album concept et poème symphonique

Avant de s’adresser à nos oreilles, le dernier opus de Free Human Zoo sait déjà charmer nos yeux.
Un bel objet, une couverture séduisante, d’inspiration légèrement steampunk, avec ce poisson qui nous regarde au travers d’un hublot de cuivre, comme dans une attitude de curiosité réciproque. (Une larve de poisson lune, apprend-on en explorant le livret). 
En ouvrant, changement d’ambiance, avec une fresque très colorée au dessin presque naïf qui s’étend sur les 3 volets et un texte de présentation lui aussi assez poétique. On y trouve d’un côté le CD et de l’autre un livret très soigné, mêlant textes, illustrations et photo.
On entre donc déjà par le regard dans un univers cohérent et singulier. 
L’écoute révèle une atmosphère onirique et enveloppante, par laquelle on se laisse volontiers porter. L’incipit, en voix parlée, plante le décor : un hommage à l’île Mystérieuse de Jules Verne, dont quelques passages sont également repris dans le livret. 
L’album s’ouvre d’ailleurs sur une reprise du thème du générique de la série télévisée éponyme des années 70, avec la voix de Stella. La plage suivante amorce une évolution en mode feutré vers des moments plus marqués par les accents zeuhl. 
Tantôt hypnotique, tantôt dansant, foisonnant ou épuré, apaisé ou bouillonnant, chaque morceau exprime sa personnalité sans entraver l’harmonie de l’ensemble ni trahir le fil conducteur qui nous conduit le long de ce voyage musical. 
Ma préférence va à L’essentielle ascension (très bien nommée vue la construction musicale), avec ses séquences rythmiques et ses accords obsédants sur lesquels s’élève progressivement le morceau, La splendeur du volcan, ou encore Premiers craquements qui procèdent de la même manière, mais en développant une couleur différente notamment grâce à la présence affirmée de la guitare électrique sur ce dernier. Très joli travail de mélodie aussi dans les Mouettes de l’île avec l’intervention de la flûte et des chœurs, portés comme partout ailleurs par un jeu de batterie infaillible. 
L’excipit, en voix parlée à nouveau, nous guide vers la coda qui, elle, affiche une ambiance plus aquatique et mystérieuse. 
On sort du disque comme d’une bulle, à la dernière note et pas avant, un peu comme on revient d'un voyage : avec l’envie d’y retourner.

Eurydice Anahë

2 commentaires:

  1. Bonjour Grand merci pour ce commentaire qui m'a incité à aller vers cet album magnifique ! Il y a un moment que je souhaitais découvrir Free Human Zoo et vous avez été l'élément déclencheur ! Du coup me voilà parti vers l'ensemble de la discographie. J'espère qu'il y a beaucoup de gens plus réactif que moi pour découvrir les nouveautés car sinon çà va être une catastrophe économique mais surtout artistique Encore merci Eurydice Anahé !!!

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