Assister à un concert de MAGMA plus de 55 ans après la création du mythe par une horde de jeunes fous furieux désireux d’en découdre avec les forces de l’Univers, est une chance inespérée, trop rare en ces temps qui n’incitent pas vraiment à placer quelque espoir que ce soit en l’avenir de l’humanité.
Reconnaissance éternelle donc, à cet enfant de 77 printemps qu’est Christian, que rien ne dévie de sa quête illuminée vers la vibration zeuhl ultime que lui seul est en mesure d’appréhender. Qu’importe le véhicule d’ailleurs, qu’il s’appelle MAGMA, OFFERING ou autre. Il me semble d’ailleurs que la « formule » MAGMA d’aujourd’hui, par la place qu’elle accorde aux voix et à leurs tessitures (avec 2 chanteuses alto, Isabelle et Sylvie, 2 soprano, Laura et Caroline, et un chanteur baryton, Hervé, sans oublier Christian lui-même côte basse et Thierry de plus en plus actif vocalement), fusionne le MAGMA « Zeuhl » de la décennie 70 au « OFFERING » injustement boudé la décennie suivante.
Ce soir, dans une salle comble, attentive et respectueuse, voire bienveillante, nous revisiterons « Köhntarkösz Anteria », étonnant laboratoire à thèmes du proto-MAGMA Zeuhl des années 72-73, ressuscité en 2004, mais toujours ponctué de « Om Zanka », sorte d’épiphanie que je me plais à imaginer durer jusqu’à l’aube. Après un détour par « Auroville » du regretté Michel Graillier, trop tôt parti vers Kobaïa et interprété par le trio pianos-basse constitué de Simon, Thierry et Jimmy (le fils de « vous-savez-qui » à qui il ressemble de plus en plus d’ailleurs), c’est au tour de « Félicité Thösz » de se réincarner en gagnant en magnificence à travers les envolées lyriques de Caroline, qui trouve là l’occasion de s’émanciper de son pupitre de fond de scène !
Un « Félicité Thösz » qui confine à l’allégresse et qui fait du bien à retrouver sur scène après tant d’années, mais dont Simon nous avouera plus tard dans la soirée qu’elle reste une pièce difficile à jouer, y compris pour le musicien aguerri et familier de l’univers musical vandérien qu’il est.
Si « Kobaïa » fut remis sur le métier une énième fois lors de la balance (un grand merci à ceux qui m’ont permis d’y assister !), c’est pourtant à « the Night we died » au final glaçant (le sang), puis à un « Ehn Deïss », tout autant pétri de fragilité que d’émotion, qu’ils revinrent de clôturer cette célébration sous forme d’un « MAGMA à la maison » en grand format.
Aucune date n’étant actuellement prévue au-delà du 14 août (festival « Motocultor » à Carhaix-Plouguer en Bretagne), précipitez-vous voir MAGMA là où vous le pourrez. Moi, j’ai déjà mon billet pour le Théâtre de la Mer à Sète le 20 Juin prochain !!!
Pierre Durand (Article & 1er cliché - Autres clichés = Eurydice Anahë).
le 11 avril a lyon
RépondreSupprimerVu à Toulouse la semaine dernière, puis Paris en mai et enfin Sète, stade antique pour mon dernier rendez-vous.
RépondreSupprimerDimanche dernier, j'étais au concert de Toulouse et le 9 avril, je serai au concert de Lille.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce témoignage et en effet il est utile de rappeler l'épisode OFFERING dont il reste forcément des traces aujourd'hui
RépondreSupprimerOffering, le plus profond de l'expression de CV. Le balancement maudit de Léo Ferré
RépondreSupprimerOffering : Offer Ring, my precious
SupprimerDersou la grenouille
Encore un poète...
Supprimer