mercredi 22 février 2017

Le quintet à Dinan devant une salle pleine !

Après l'Olympia, sa foule en délire, son flicage, ses interdictions diverses, son acoustique "douteuse", voici un retour en province qui fait du bien. Le centre historique de Dinan, où se trouve le théâtre des Jacobins, est magnifique. En arrivant devant la salle, nous tombons sur Christian en train de discuter avec le valeureux organisateur de la soirée. L'ambiance est détendue et propice aux échanges : L'Olympia, l'enregistrement de Zëss, Douarnenez 1992...
Quand nous revenons, une heure plus tard, la salle est déjà bien remplie. L'accueil est convivial et bien éloigné de la paranoïa urbaine... Philippe Dardelle est là, en voisin. La salle se comble peu à peu et les 528 places sont presque toutes occupées. 
Le quintet va délivrer deux sets généreux devant un public attentif et concentré. Je n'avais pas entendu Eric Prost depuis 2002 et son arrivée élargit le spectre sonore de la formation avec un joli brio. Les deux solistes, Jean-Michel Couchet toujours fidèle au poste, se relaient dans les chorus après avoir exposé le thème ensemble. Leurs tessitures se complètent et chacun explore l'âme coltranienne selon son propre cheminement intérieur, pouvant s'envoler sur la dense trame rythmique proposée par le trio. 
Constamment en mouvement, Emmanuel Grimonprez est l'épine dorsale de cette musique. Un rôle qui pourrait sembler ingrat, parfois, mais tellement fondamental... 
Laurent Fickelson prend visiblement du plaisir sur scène. Il assure avec un bel esprit les parties de McCoy Tyner, distillant ses interventions au gré de son inspiration mais toujours dans le respect de l'intention originelle. 
Dire que Christian Vander aime "jouer" cette musique est sans doute en deça de la vérité. Il la vit, avec cette intensité, cette démesure qui n'appartient qu'à lui. Toujours sur le fil, à l'écoute, guettant l'ouverture, la batteur est totalement au service de la musique de son maître, servant l'oeuvre coltranienne avec un engagement qui n'a pas faibli avec les années.
Afro Blue, India, Naïma, My Favorite Things, Transition, Lonnie's Lament, pour n'en citer que quelques-uns, se succèdent avec cette même exigence de respect et de musicalité.
Le public salue chaleureusement le quintet qui s'éclipse après sa première prestation en province.

Remercions l'association Jazz en Place et son mentor Patrick Jouannic pour cette belle soirée. On sent ici un véritable respect des musiciens et du public. Depuis 13 ans, l'association organise un festival en Août, dont voici quelques noms glannés au fil des ans : Simon Goubert, Emmanuel Bex, Jacques Pellen, Philippe Dardelle, Ricky Ford, Jean My Truong...

(p.s. personnel : merci au correspondant local de Ouest France qui, une fois accompli son labeur photographique, au bout de quelques morceaux, me légua sa place idéalement située pour que je puisse prendre de bons clichés ! Sympa et rare !)





mardi 21 février 2017

21 février, Christian Vander, une bougie de plus !

Aujourd'hui 21 février, Christian célèbre ses 69 ans. Alors, en imitant Mr Serge Gainsbourg, "bon anniversaire érotique" !

Photo : Offering, septembre 2014 au Triton

lundi 20 février 2017

Une traduction espagnole pour l'ouvrage sur Faton Cahen

Une traduction de l'ouvrage de Michel Martens, consacré à François "Faton" Cahen, vient d'etre publiée en Equateur ! Nous avions chroniqué cet intéressant travail, lors de sa parution ICI et il faut remonter aux deux tournées que le pianiste fit dans ce pays, en 1991 et 1993, pour mieux saisir la raison de cette traduction. L'ouvrage a ainsi été présenté dans le cadre du programme culturel de l'Alliance Française et est édité par un service du Ministère de la Culture (Voir LA ). Et c'est sans doute le premier ouvrage traitant de cette scène spécifiquement française à être traduit en espagnol !  


vendredi 17 février 2017

Inédit : Le chorus de Didier "Mëtalïk" Lockwood tiré de MDK, le 2 novembre 1976

On peut le dire sans prétention, ce blog est devenu incontournable pour les "zeuhliens", mais, s'il l'est, c'est grâce à vous, vos visites, vos encouragements, vos messages et, modestement, nos articles.

Alors, plus de 500 000 lectures "cliquées" (oui oui, un demi million de pages lues), ça s'arrose quand même !
Il nous a semblé qu'un moment fort de Magma, les concerts du Théâtre de la Renaissance à Paris en octobre-novembre 1976, pourrait satisfaire vos oreilles aiguisées et toujours exigeantes. De plus, c'est un petit clin d'œil à Didier Lockwood et son Mëtalïk Orkestraah tout récemment passés à l'Olympia ! Et les plus férus d'entre-vous pourront même comparer la ligne de basse de Jannick Top avec celle de Bernard Paganotti !

Magma 1976 VanderTop : Christian Vander, Jannick Top, Michel Graillier, Didier Lockwood, Gabriel Federow, Klaus Blasquiz.


Chorus de Didier Lockwood, extrait de MDK, 2 novembre 1976 (voire 01 mais...!), en accord avec Seventh Records.
Photo du 31 octobre 1976.
Chorus et photo © archives Aredurno.


mercredi 15 février 2017

Band of Dogs de retour ce Samedi dans le 93

Le 18 Février prochain, ce sera au tour de Fabrice Vieira (guitare et chant) de se confronter à cette rythmique déchaînée composée de Philippe Gleizes et de Jean Philippe Morel. Cela se déroule au O Gib à Montreuil à partir de 20H30.


lundi 13 février 2017

MAJ : Le Quintet en Bretagne c'est ce Samedi !

Aux dernières nouvelles, il resterait peu de places alors... ne tardez pas ! 
Pour réserver

Voilà un évènement car le Quartet se fait particulièrement rare en Province ces dernières années, vu que son existence s'est surtout limitée à la scène du Triton avec, parfois, quelques rares escapades au Sunset ! Et pour la peine, la formation sera renforcée par Eric Prost ce qui, d'après les lois mathématiques nous donne là un quintet tout frais, mais toujours dévolu à la musique de John Coltrane.
Ce sera à Dinan, au théâtre des Jacobins le Samedi 18 Février et c'est l'association Jazz en Place qui a fait ce judicieux choix.
Bonus : le Triton a eu la lumineuse idée de mettre en ligne la vidéo tournée tout récemment...



dimanche 12 février 2017

Le Retour d'Anaïd

Voici un retour un peu inespéré ! Dans les années 80, et à l'aube des 90's, Anaïd s'était, peu à peu, forgé une place "à part" dans le monde des "autres musiques", entre influences ethniques et clins d'oeil magmaïens, foisonnement rythmique et sonorités de la scène anglaise. Hugh Hopper fut même leur bassiste durant deux années... belle référence s'il en est ! Un premier enregistrement sur cassette (!), avec Sophia Domancich et Patrice Meyer, puis un premier LP autoproduit Belladona, en 1989, attirent alors l'attention des afficionados sur le groupe emmené par Jean Max Delva (percussions et vibraphone) et Emmanuelle Lionet (chant) qui fait une première partie d'Offering (à Denain) ainsi que du trio de Christian Vander. En 1991, Anaïd publie Four Years en CD, sorte de rétrospective/bilan de son parcours, réalisation attachante avant que le groupe ne se taise, sans que l'on en connaisse les raisons bien que l'on puisse les supposer tant ces années ont été dures pour les alternatives musicales. Il m'est, parfois, arrivé de me demander ce que le binome créateur avait pu devenir, notamment sur les routes de Charentes où le groupe s'était installé avant que le silence ne se fasse... mais rien, aucun signe de vie ou, même, de changement de cap musical à l'horizon.

C'est donc avec surprise que je vis, il y a quelques mois, le nom d'Anaïd réapparaître à l'occasion de l'édition 2016 du festival Crescendo. A vrai dire, j'ai même vérifié qu'ils s'agissait bien des mêmes ! Anaïd se présente donc, désormais, sous la forme d'un quartet où les deux fondateurs ont été rejoints par Alexis Delva à la guitare et Ludovic Métayer à la basse, deux jeunes musiciens visiblement bien impliqués dans l'histoire. Jean-Max Delva se concentre désormais, ce, d'autant plus, en live, sur la batterie qu'il avait naguère souvent déléguée au profit du vibraphone. Le groupe a ainsi enregistré, en trois jours, une jolie carte de visite de sa nouvelle formule et ce Libertad est disponible sur le Site des musiciens (et auprès de Muséa). En resserrant sa formation, Anaïd a modifié quelque peu sa palette sonore. Les "influences" jazz ont quasiment disparu (sauf sur le titre dédié à Hugh Hopper) et le groupe a déplacé ses curseurs vers une approche plus "rock", voire même "prog" de son univers musical. La présence d'une guitare à la place du saxophone de naguère, n'est pas pour rien dans cette mutation. Le groupe a perdu en exploration(s) ce qu'il a gagné en efficacité et en concision. Reste le même lyrisme, dû en grande part au chant d'Emmanuelle Lionet, véritable soliste du groupe avec cette originalité vocale restée intacte au fil des années et ce vocabulaire imaginaire qui n'est pas sans faire penser, parfois de manière assez fugitive, à un glorieux aîné ! Anaïd se présente aujourd'hui avec une formule soudée, cohérente, certes un peu différente de ses incarnations passées mais les temps n'ont-ils pas, quelque peu, changé depuis ? Le groupe reste cependant fidèle à sa signature musicale et à son originalité. On espère l'entendre, prochainement, avec une véritable production lui permettant d'élargir le spectre de son imaginaire sonore...
Le groupe recherche actuellement un tourneur et espère pouvoir se produire sur les quelques scènes "specialisées" (Le Triton ?) tout en préparant de nouvelles compositions aux côtés de versions "réarrangées" de certains morceaux de Four Years. Souhaitons leur le meilleur !




vendredi 10 février 2017

Rhésus O réédité en vinyle !

Nous avons déjà abordé ICI ce groupe fugitif du débuts des années 70's où l'on retrouvait Jean Pol Asseline et Francis Moze. Si son unique album avait été réédité, en 1996, par Muséa sous forme compacte, et néanmoins épuisée aujourd'hui, il aura fallu 46 ans pour le voir réapparaître sous son format d'origine, mais ce coup-ci avec une pochette ouvrante !
Réédition faite par Replica Records auxquels on doit, entre autres, la réédition LP de l'unique album de Weidorje.

mercredi 8 février 2017

La première de Chantier Public ou quand l'Albert Marcoeur devient conteur

Passer de l'Olympia, de sa salle pleine et de la puissance sonore d'une quarantaine de musiciens à l'intimité d'un charmant troquet alternatif du front de mer nazairien, voilà de quoi illustrer le paradoxe du chroniqueur !
Albert Marcoeur cultive désormais les formules réduites. Après l'approche franco-helvète de Et Bien d'Autres (voir ICI et LA), formation qui n'est hélas plus d'actualité, c'est à la première d'une collaboration avec deux "bretons" (rassurez-moi Saint Nazaire, c'est bien en Bretagne ?) que nous avons pu assister Samedi dernier. Avec, au saxophone baryton, et parfois à la bombarde, Ronan le Gouriérec, que certains ont pu découvrir dans l'Occidentale de Fanfare, et, aux illustrations, Yves Magne.
Autant le dire, nous sommes ici dans un contexte extrêmement minimal. Alors que Marcoeur nous raconte de drôles d'histoires, avec ce regard qui n'appartient qu'à lui, le saxophoniste alterne riffs et climats pendant que Yves Magne s'active aux pinceaux derrière.
Lu comme cela, on peut se demander, de façon légitime, de quoi il s'agit finalement ? Concert ? Pas vraiment... Une forme de happening, plus sûrement... A coup sûr, un truc pas vraiment normal, un mélange des genres qui fonctionne et qui vous capte malgré l'économie de moyens développée ici. La ligne directrice est, ici, impulsée, par les textes d'Albert Marcoeur, des rêves de cigarettes de l'ancien fumeur, aux contrôles de la RATP et de la SNCF (évidemment !), en passant par les droits d'auteur au temps des gaulois, on retrouve ce regard et ce verbe qui n'appartiennent qu'à lui. Il y a du conteur dans cet homme là, un subtil décalage oblique tellement salvateur en ces temps de pensée unique...
Même si on est à des années lumières du foisonnement instrumental de naguère, la signature est pourtant toujours présente. Entre textes, moments musicaux et images, Chantier Public fait partie de ces moments rares, fragiles et quelque part improbables... A l'image de l'Albert finalement !

Aux dernières nouvelles, il semblerait que l'affaire puisse se renouveler au printemps, dans le même lieu. Et si vous passez par la cité nazairienne, n'hésitez pas à vous arrêter boire un verre, ou plus, à Sous les Palmiers, La Plage, attachant endroit situé face à la mer...










mardi 7 février 2017

L'underground français en livre

On a pu lire Philippe Robert dans Jazz Magazine, le pointu Revue & Corrigée ou d'autres support. Après plusieurs ouvrages, notamment chez Le Mot et le Reste, il publie le premier Mars prochain Agitation Frites, témoignages de l'Underground Français chez Lenka Lente. Construit à base d'interviews, il comprend des entretiens avec Christian Vander, Albert Marcoeur, Richard Pinhas, Pascal Comelade... pour n'en citer que quelques uns !

Pour commander c'est ICI

vendredi 3 février 2017

Magma à l'Olympia le 2 février 2017

Alors, si vous allez ce soir à l'Olympia, je serais à votre place, je ne lirais pas les lignes qui suivent, sinon, adieu la surprise !!
Si vous êtes curieux ou malheureusement absent, et pas que pour des raisons professionnelles, alors...

L'Olympia, tout le monde connait. Temple du music hall parisien et scène qui a vu passer du monde, et même du très beau monde (Jimmy Hendrix, RIP et tant d'autres). Et bien sûr notre groupe favori et cela dès ses débuts.

Une petite effervescence toute gentille dès 17h pour aller retirer ses billets, faire un tour des lieux, enfin tour rapide puisque les portes sont fermées ! Vers 19h, une fois le barriérage effectué et que tout le monde fait la queue, et là, il y a bien du monde, passage des filtres de sécurité et arrivée dans la salle mythique. De gentilles hôtesses vous placent, tout le monde s'installe et attend. La lumière s'éteint et...
Eh, n'allez pas plus loin les zeuhlers du 3 ! Bon, vous êtes prévenus.

Les spots s'allument et un Kobaïa définitivement maitrisé nous met dans l'ambiance. Nos huit combattants de la Zeuhl nous en délivrent une une fort belle version. Arrive Theusz Hamtaahk, le titre phare de 2016 est toujours joué (et c'est tant mieux !) , les petits derniers s'étant très bien appropriés le répertoire, Jérôme un peu moins bondissant qu'auparavant peut être et Rudy en montée de gamme. Après une petite heure de musique endiablée, une pause. Déjà !

Pendant celle-ci, on aperçoit des ombres derrière le grand rideau rouge, et on devine qu'il va y avoir du monde sur scène. Vingt minutes plus tard. Levée du voile et...

Christian, tel un maître d'orchestre met le feu à la scène, bondissant, dirigeant, ordonnant les notes pendant que Benoît occupe la batterie. Les musiciens de Magma ainsi qu'un percussionniste sont derrière un paravent transparent et, devant, 17 cuivres et vents, 12 cordes et Christian entament un Ëmëhntëhtt-Rê explosif avec qu'il ne reprenne sa place derrière les fûts. Je n'aime pas le mélange orchestre classique et rock, mais là, ce n'est ni du rock ni vraiment un orchestre classique, et puis surtout, la musique de Magma est bien une musique orchestrale, alors oui, il y a une dimension véritablement supplémentaire, une puissance décuplée, une force qui nous emmène dans ce tourbillon de notes. L'arrivée sur les planches de Didier Lockwood soulève le public, les notes fusent de partout. La communion est totale entre scène et public.
Les musiciens enchainent avec un Slag Tanz où alterne les passages martelés ou aériens, titre à couleurs si différentes, Benoît Alziary faisant lui aussi le chef d'orchestre à plusieurs moments, le Mëtalïk Orkestra toujours en place avec une très belle plus-value pour nos oreilles toujours affamées. Quelques passages revus sur ce récent morceaux, sans doute pour cette soirée déjà mémorable.
Stella, sur fond de "Kreühn Köhrmahn Iss de Hündïn" auquel ne manquait que des croassements de corbeaux, nous présente nos compagnons, pas tous, il y a trop de bruit dans le public et d'émotion sur scène !
En rappel, Christian avec deux flûtes et les cordes Mëtalik, puis épaulé par Stella, Isabelle et Hervé, entonnent un Ehn Deïss toujours aussi magique, vous savez, ce genre de composition qui vous font apparaitre une petite larme au coin de l'œil, si si, cela s'appelle du bonheur...

photo Elsa

Le bonheur d'avoir été là, que j'aurais aimé reconduire aussi ce soir mais...


On en veut plus et Magma nous en donne toujours plus. Miracle éternel, merci Christian, merci Benoît pour tout ton travail autour de ce projet, merci au Mëtalïk Orkestra, merci Stella pour tes envolées lyriques, merci à toutes et tous ...

mercredi 1 février 2017

La nouvelle photo de groupe de Magma

Cela vient de paraître en ligne sur le site de Paris Match (en papier aussi ?) avec une interview de Stella en bonus. Nous n'avons pas le nom du photographe pour le moment par contre.
Certains l'avaient peut-être déjà découverte sur le site officiel du groupe depuis quelques jours mais dans une version un peu différente...