Magma a sorti son "black album". La référence à Metallica est volontaire. Avec cette pochette entièrement noire, à l'embossage ton sur ton, et un choix de police de titre que ne renierait pas un groupe de métal, le groupe semble viser délibérément un public plus habitué aux déluges de décibels qu'aux accents feutrés d'une musique de jazz.
Mais pochette "rock" ou pas, Magma nous livre un très beau disque, d'une pièce qui a pris le temps de mûrir longuement sur scène, et se dévoile ici dans toute sa majesté et sa sauvagerie.
Depuis le changement de studio, chaque nouvel album est l'occasion d'entendre le groupe avec un son digne de lui, ample, profond et précis. Sur ce nouvel opus, la basse de Philippe Bussonnet est ainsi plus que jamais mise en valeur, développant des graves dont Magma a longtemps été privé. Bien évidemment les autres musiciens et chanteurs ne sont pas en reste. Les voix féminines, montées en chœurs immenses par la magie du "re-recording", explosent véritablement, passant de stridences orchestrales en suaves lamentations. Là-dessus vient s'ajouter le chant d'Hervé Aknin, en français et en kobaïen. Les chants en français, très poétiques, confirment que cette pièce s'inscrit dans la continuité de Les Cygnes et les corbeaux. A présent, les oiseaux se "sont envolés", "pour toujours", "vers le ciel". Mais comme précédemment, ils étaient déjà morts, on peut se douter, dans cet album décidément aussi noir que sa pochette, que le narrateur, qui "les poursuit", l'est aussi... Les chants en kobaïen, menaçants, alliés à une basse grondante et une batterie foisonnante, créent une atmosphère oppressante qui n'est pas sans rappeler De Futura, de Jannick Top. Mais alors s'élèvent les chœurs éthérés, entre espoir lointain et oraison funèbre pour une "âme blessée"... L'âme blessée, celle de Christian Vander, qui disque après disque, transmute sa douleur inconsolable en musique céleste.
Si cette œuvre est courte, elle est suffisamment dense
pour le faire oublier. Tout juste pourra-t-on lui reprocher d'être
découpée en 8 plages, qui semblent un peu artificielles vu la longueur
de la pièce.
La musique de Christian Vander brille toujours de cet éclat particulier qui lui est propre, comme un diamant noir, seul, au cœur de la nuit.
En anglais (Merci Didier Houde)
Magma hava just released their ‘black album’. The reference to Metallica is deliberate. With a totally black cover, a tone- on- tone embossing and choosing a font a Metal band would adopt, the band seem to willfully address listeners who are more used to torrents of decibels than to soft Jazz tones.
Whether it is a ‘Rock’ cover or not, the fact is that Magma is offering us a beautiful recording, a piece of music which has slowly matured on stage and is today played to us in all its majesty and savagery.
Since Magma moved to a new studio, every new recording is an opportunity to listen to a band with the sound they deserve, a sound which is powerful, deep and precise. Philippe Bussonnet ‘s bass playing is more than ever enhanced, creating deep low sounds Magma has often been deprived of. The other musicians and singers are at it too, of course. The female vocals, built up in tremendous choirs thanks to the “re-recording” magic, truly explode going from orchestral stridency to suave laments. They are backed by Hervé Aknin’s singing both in French and Kobaïan. The highly poetic French vocal parts place this piece in the continuity of Les Cygnes et les Corbeaux. The birds have now “taken off”, “for ever”” , “to the sky”. And, as they were previously already dead, one can understand that, in this record, which is as dark as its cover, the narrator, who “is chasing them”, is dead too… . The threatening Kobaïan vocals, combined to thundering bass and vibrant drums, create an oppressing atmosphere like Jannick Top’s De Futura. But then ethereal choirs come up, singing a far away hope or a funeral chant for a “hurt soul”.
The “hurt soul” is Christian Vander’s, he who turns his inconsolable pain into a celestial music.
This piece is dense enough to wipe off the question of its shortness. The only reproach one could make is the artificial division in 8 tracks, considering the length of the piece.
The music of Christian Vander has always this unique and particular intensity. Like a lonely dark diamond in the heart of the night.
Bravo pour la chonique. Mais la traduction... ouch!
RépondreSupprimerElle nous a été transmise par un lecteur du blog... si quelqu'un se sent capable de "mieux" faire, nous sommes preneur !
SupprimerCe lecteur ne s'est pas bien foulé puisqu'il a tout simplement utilisé Google Traduction, sans rien changer au résultat obtenu.
SupprimerOui vraiment une oeuvre magistrale. Pour en appréhender totalement l'évolution, un retour au Casino de Paris en février 2009 est vertigineux !
RépondreSupprimerPoupou
La découpe en 8 plages doit venir du risque des téléchargement à 1 euros par piste, quelle qu'en soit la durée, que proposent certains sites.
RépondreSupprimerStoah
Je trouve ce decoupage en 8 plages interessant, il correspond à la structure du morceau.
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