vendredi 25 novembre 2016

Magma à Strasbourg ce 22 novembre 2016

Il y a vingt ans, sans une grève des camionneurs, Strasbourg aurait du voir renaitre de ses cendres Magma, après le long interlude entre 1983 et 1996. C'est comme ça...

Mardi soir, la Laiterie a accueilli Magma pour sa tournée sans fin. Cette salle, à l'architecture bien rock, est divisée en deux parties :  d'abord un parterre pour spectateurs debout, puis une estrade sans siège où ceux qui croyaient s'assoir sur les marches se sont levés à l'unisson de tous.

Remontons le temps. 16h00, les musiciens viennent au fur et à mesure pour la balance d'avant concert. Eclairage, sono, installation du vibra, montage de la batterie sont déjà bien avancés grâce aux techniciens. Jérome et Rudy sont les plus actifs, parfois rejoints par Benoit, toujours à aider ou à conseiller. Les autres combattants de la Zeuhl vont et viennent, des riffs de basse, des vocalises, des branchements d'Ipad pour les effets...

Christian rejoint la troupe un peu plus tard, mais est confronté à un problème technique sur la Gretsch, ce qui n'empêche pas les autres d'entamer ensemble cette répétition, et, bien sur, le problème sera résolu par le fidèle Didier Hébrard. Tout est en ordre de marche mais néanmoins la balance générale sera courte et la troupe ira se préparer pour le concert.



Le public, venu nombreux, attend patiemment dans la nuit strasbourgeoise, heureusement n'étant que légèrement fraiche en cette époque. 19h30, ouverture des portes et tout le monde investi les lieux. Le plus jeune doit avoir à peine 5 ans et le plus âgé... beaucoup plus ! Si le gris est la couleur capillaire dominante (pour ceux qui ont encore des cheveux !), tous les âges sont là, et tous les goûts aussi. Longues chevelures masculines, dreadlocks, cuir façon Hell's Angel, gothique féminin et même un tee shirt d'Ange arboré ! Bref, une société joyeusement bigarrée, avec aussi beaucoup d'Allemands proximité oblige, unie pour une même cause, la musique et quelle musique !
Ici on ne badine pas avec le règlement syndical, alors il y aura deux parties séparées par un entracte, et en plus, un concert, ça commence à l'heure dans le quartier.
L'arrivée des musiciens sur scène est soutenue par une chaude salve d'applaudissements et, après quelques mots de Stella, nous rappelant entre autre les prochains concerts événements de l'Olympia 2017 avec orchestre, le groupe entame la soirée avec Theusz Hamtaahk. Et ils sont là, dès la première seconde. Titre phare 2016 de cet "Endless Tour", cette magistrale composition de Christian, remontant aux débuts de Magma nous soulève d'emblée, tous nous faisons corps ensemble, musiciens et public.
Il en sera de même tout au long de cette soirée. Le chant profond d'Hervé, net et précis, le piano électrique, martelé par Jérome, qui a vaillamment résisté aux placages incessants d'accords furieux, Rudy nous a montré toute l'étendue de son talent, un peu discret mais précis et bien présent, des chœurs féminins toujours aussi mélodieux et participant à cette rythmique générale, Stella prenant quelques parties solos alors qu'Isabelle, studieusement, restera dans son rôle mélodique, Benoit, toujours aussi virevoltant sur son vibra, constellant cette voute cosmiques de notes aériennes, les baguettes tenues tel Shiva et ses multiples bras, Philippe, assise ancrée au moins aussi profondément que le centre de la terre, nous déversant des torrents de lave incandescente à s'en brûler les doigts et Christian, au centre de la scène et de toutes ces vibrations, décochants ses coups sur les toms et cymbales, puissant et tellurique, entonnant sur TH un échange vocal avec Hervé d'une force... majeure !
Zombies pris la suite, le public toujours aussi bouillonnant en veut et en redemande, encore une basse ensorcelante, tout et tous se mélangent, la salle chauffe, chauffe mais... la pause arrive et fait retomber quelque peu les degrés de cette fournaise alsacienne.


Quinze minutes passent et Magma redémarre pied au plancher sur MDK, longue pièce qui nous fait monter les étages de cette tour infernale. Les musiciens nous donnent tout, ça tombe bien, on en veut ! Ce morceau, emblème magmaïque, tous le connaissent, mais rien à faire, le public est happé dès la première note, presque en transe (ma voisine, elle c'est sûr !). Christian reprend le micro dans cette partie ouverte aux soli dans un superbe chant, avant un final tonitruant qui prend nos dernières forces ou presque.
Et pourtant de la force, eux, il leur en reste. Kobaïa clôture la fête, permettant à Rudy et Jérome de nous montrer par un bref mais intense solo, leur virtuosité.

Alors oui, il fallait être là, tout comme à chaque lieu et à chaque date où Magma passe. Le hasard n'a pas ici sa place, et le mirage agit toujours, même et peut être plus encore pour ceux viennent souvent car aucun concert n'est identique et Magma est une vrai bête de scène, vous avez le coffret Köhnzert Zünd pour le vérifier.
Les autres, ils seront pieds et poings liés et jetés en enfer !






1 commentaire:

  1. Quelques mots, moins éloquents que ceux de notre chroniqueur, pour rendre un petit compte du concert à Blois hier soir. Quand la musique a cessé à 23h05, le public qui avait rempli le Chato Do, était sonné, ébahi, et tout le monde est sorti avec un large sourire. Même setlist qu'à Strasbourg. Concert en "Blois massif" (pour reprendre l'expression d'un fidèle niçois). Très beau son, bien équilibré. J'ai beaucoup aimé Kobaïa avec un chorus de vibraphone pour accueillir celui de la guitare.

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