Le programme reste le même que celui qui a été proposé lors des autres dates : K.A en intégralité, Félicité Thosz, Auroville et en double rappel, The night we died et Ehn Deiss. Pour avoir assisté en mars au concert d’Istres, une évidence s’impose : les choses ont muri ! La nouvelle donne (une tournée entière sans Stella) ayant poussé le groupe à trouver des aménagements, et notamment à revoir ses arrangements, on peut dire que ce défi aura été relevé avec brio. C’est sans doute une des forces du groupe, de savoir toujours se réinventer et opposer une créativité, une vitalité sans failles aux aléas des chemins.
Les combattants de la Zeuhl portent bien leur nom ! Par même occasion, cela nous permet de découvrir les œuvres d’une manière pleinement originale, jamais proposée avant. Un nouvel équilibre semble né, qui donne une pondération intéressante entre les voix elles-mêmes comme dans le dialogue entre voix et instruments. Et tout cela sous la baguette souveraine de Christian. Certains soulignent que son jeu est moins fort que dans ses jeunes années, certes, on peut le concéder, et c’est bien normal. Mais il n’en reste pas moins puissant dans l’intention portée par chaque geste, par chaque coup qui transporte avec lui un univers entier.
Coté son, malgré une salle jugée « matte » par Christian, on a pu bénéficier d’une très bonne lisibilité des voix et des instruments, ce qui est particulièrement appréciable dans une configuration où chaque voix ou presque va avoir sa partie soliste, exploitant ainsi toute la palette des timbres présents aujourd’hui au sein de Magma. Dans K.A comme dans Félicité, les interventions de Laura et de Sylvie notamment soulignent la délicatesse de certaines lignes mélodiques, sans céder à l’intensité des tuttis où, quand tout le monde s’y met, ça envoie quand même sévère ! Ainsi dans Om Zanka, par exemple, où la déferlante nous emporte sans équivoque, ou à bien d’autres moments du concert où ce déchaînement se fait sentir pour notre plus grand plaisir.
La grande nouveauté induite par les circonstances, c’est bien sur la prise de lead vocal par Caroline : une nouvelle place assurée avec fluidité, simplicité et assurance. Pas l’ombre d’un jeu d’égo mais une envie évidente de servir avec une grande sincérité la musique, que ce soit en solo ou en duo avec Hervé. Avec des qualités vocales qui ne sont plus à démontrer, elle assume avec talent et avec une joie perceptible (et partagée) la partie qui lui est désormais dévolue. Hervé, de son coté, semble remis de ses péripéties de santé. Il tient sa partie avec la conviction qu’on lui connaît, sa voix m’ayant semblé plus valorisée également dans cette nouvelle mouture.
Autre moment qui amène sa touche de fraîcheur, le dialogue en kobaïen entre Sylvie et Christian, dans Félicité, dialogue qui amorce un chant solo bondissant, tout droit sorti d’Offering ! On est saisi lors de ce solo par l’énergie et l’entrain presque juvénile de Christian, tout habité par chacune des notes, rayonnant de cette lumière qui lui est toute personnelle.
Petite ombre au tableau de cette belle soirée, au moment d’Auroville, un souci de sonorisation, qui, en créant des bourdonnements et des saturations parasites, nous auront privé de l’occasion de profiter pleinement du jeu de Simon.
Le public ne s’en est pas formalisé car, à la fin du concert, c’est debout qu’il a applaudi pour réclamer les bis.
Le premier d’entre eux, The Night We Died, fait partie des bis désormais traditionnels, mais la reprise des arrangements amène une expression différente au morceau, dans une harmonie plus nostalgique et douce jusqu’au déchirement de l’accord final, plus farouche encore. Une autre réinterprétation très haute en émotion, celle d’Ehn Deiss. Le dialogue se fait entre Christian et le chœur qui réunit tout le monde, dans une harmonisation légèrement différente de ce que nous connaissons. Dessinant sa présence en creux, la partie de Stella est ici reprise par un instrument, cette fois par Rudy, avec une belle proposition qui va sans doute être amenée à évoluer encore mais qui nous a déjà beaucoup touchés. A noter qu’à Istres, c’était Thierry Eliez qui avait assuré cette partie aux claviers, dans une formule légèrement différente.
Cette fois, pas de plaisanterie distillée par Christian, comme il avait pu nous en gratifier à Istres ou lors d’autres concerts, pour clore la soirée. Comme on est exigeants, on aurait bien aimé un petit bis supplémentaire (Dehnde, au hasard…) mais ce ne sera pas pour cette fois. Par contre, petite touche émouvante de plus : des fans ont pu venir en pied de scène remettre aux musiciens des cadeaux confectionnés pour eux, et nous avons même reconnu le jeune garçon qui avait, lors de la répétition publique du 2 novembre, pu bénéficier d’un petit cours particulier de batterie la part de Christian, invité par le maestro à participer aux saluts
Article et photos : Eurydice Anahë.
Merci Eurydice pour ce très bel article d’une tournée où je n’ai pu me libérer pour aucune date 🥺 … grâce à Kosmik Music, j’y suis un peu quand même !! À bientôt 👋
RépondreSupprimerMerci piur ce compte-rendu si juste. Ziha. Jean-louis
RépondreSupprimerMerci pour ce récit et les photos. J'y étais et c'était un concert merveilleux et très émouvant.
RépondreSupprimerMerci pour ce récit et les photos.
RépondreSupprimerJ'y étais et j'ai trouvé ce concert excellent et très émouvant.
J'applaudis au texte et aux photos.
RépondreSupprimerOui ça a l’air sympa sauf les rappels
RépondreSupprimerOui voilà, Magma c'est sympa
SupprimerÇa rime en plus
L'accord final de "The night we died" qui te petrifie !
RépondreSupprimerDehnde, on l'avait eu en rappel par Christian à St Nazaire il y a un an à peine ! Quel merveilleux chanteur il peut être !!
RépondreSupprimerAny news about Stella's health?
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