mercredi 17 juillet 2024

Des concerts pour cet été : Caillou et Free Human Zoo

On ne va pas se le cacher, l'actualité est plutôt calme en ce moment ou carrément morbide avec le départ de Alain Doudou Weiss ces derniers jours.
Heureusement deux dates ont attiré notre attention en cet incertain été. A noter qu'elles tombent quasiment le même jour...

C'est Caillou, dans sa nouvelle formation, qui ouvre le bal le 16 Aout à 0h15 à Malguénac (56). C'est la 27eme édition du festival...

Le lendemain, 17 Août, c'est Free Human Zoo qui va découvrir la scène de Saint Palais, face à l'océan. C'est à 18h30.

Notons que les deux groupes étaient à l'affiche du récent festival Soleil Zeuhl... et qu'ils sont hélas rares sur scène. A ne pas rater donc...




mardi 18 juin 2024

Seetu une pépite spirituelle

Sorti en septembre 2023, le dernier album d’African Jazz Roots est une pépite, une jolie découverte dans le paysage sonore de ces derniers mois.

Poursuivant le chemin commencé en 2009, le collectif continue de nous connecter aux racines africaines du jazz à travers ce 3e opus. Loin de tout folklore gratuit ou anecdotique, l’album tisse et métisse les influences pour créer un univers coloré et poétique. Les morceaux se succèdent sans monotonie, orchestrant de subtils jeux de miroirs entre piano et kora, percu et batterie, basse et calebasse.

En donnant la parole à chaque membre du groupe, l’ album se compose comme une brillante mosaïque d’ambiances : en effet, si quatre des titres sont de la main de Simon Goubert, trois portent la marque d’Ablaye Cissoko (une composition originale et deux airs traditionnels arrangés) , Sophia Domancich, Jean Philippe Viret et Ibrahima NdIr contribuant également avec une composition chacun .

Ainsi, Seetu, le morceau inaugural , nous plonge d’emblée dans une douceur teintée de nostalgie qui se mâtine de danse au fur et à mesure de son développement. Le jour des régates se pose , lui, comme la pièce la plus évidement festive, dans une tonalité très enlevée et joyeuse. Se distinguent aussi le très bien nommé D’une évidence l’autre , qui unit en un duo virtuose Kora et Piano, Teunguene, dédié aux percussions, dans une ambiance très africaine et presque rituelle, et Café Touba qui termine l’album, en étant le seul à inclure une voix - celle d’Ablaye Cissoko lui-même, pour une mélodie très douce et un morceau où la kora tient, une fois de plus, une grande place.

C’est d’ailleurs une des choses qui fait l’originalité de cette formation et de cet album, l’omniprésence de la kora et la couleur toute particulière qu’elle apporte, dans un jeu habité.

En conclusion, si je ne devais retenir que 3 mots pour décrire cet album, je dirais : danse, vitalité et spiritualité . Bien sûr on pourrait aussi évoquer la douceur, la profondeur, et le coté délibérément solaire mais finalement c’est un peu comme des poupées russes où chaque écoute révèle une nouvelle facette de cette musique. Je vous invite donc à bien écouter et à définir les vôtres !

Article : Eurydice Anahë + Photo (2).
Autres Photos : Memorizatör


samedi 8 juin 2024

Magma à Abbeville, en Somme en somme, mais pas en somme...!


Magma était convié ce mercredi 5 juin pour une première date en 2024, à Abbeville (Somme). Et il fallait y être pour plusieurs raisons.

En tout premier lieu, à ce jour, il n'y aura, à ce jour, que 3 dates pour 2024, c'est très peu et cela fait une excellente raison d'y être.

Ensuite, dans l'après midi et gratuitement, il y avait un MDK revu & revisité par une classe du conservatoire local.

Il faisait beau, les musiciens souvent pour ne pas dire toujours, abordables à condition d'arriver très tôt et de ne pas les importuner, le public, familial et chaleureux, avec chips et boissons soft, une belle salle avec des chaises à l'assise moelleuse, bref, de vrais motifs de satisfaction.

Enfin, Magma donne toujours le maximum, on peut donc dire que les musiciens ne sommeillaient pas...

Alors, revenons sur cette journée.


Ce concert a été annoncé avec la classe CHAM, sauf que l'un était l'après midi, une forme de "première partie" cette classe CHAM au conservatoire alors que Magma, le soir, lui, se produisait au théâtre, ce qui a un peu brouillé les pistes. D'autant plus que le billet pour le théâtre étaient à retirer au conservatoire et que l'affichage du concert n'en disait mot ! 

La classe CHAM, c'est en fait une chorale d'environ 45 enfants et ados d'un coté, et un orchestre de 8 cordes & percussions ainsi que 19 cuivres & bois, ados & adultes, de l'autre. Tout ce bel ensemble travaille depuis septembre 2023 sur une version revisité de l'œuvre de Christian. Si coté musical, l'œuvre est globalement assez conforme à l'original, légèrement raccourci et avec l'ouverture rejoué après le final (et qui n'en était plus un !), coté chœurs le texte est complètement chamboulé façon Baba Yaga mais avec un autre récit. Et puis 19 vents sur MDK, ça en impose, il y a des moments où mon corps a plus que frissonné, c'était assez grandiose. Et le chœur d'enfants, 45 environ, envoyait aussi du lourd. Du lourd par le nombre mais de la délicatesse par leurs voix encore toutes jeunes ! 72 musiciens sur cette œuvre fétiche, ça procure plus que du plaisir, ça laisse espérer une émergence de talents et la continuité d'une vision musicale. Espérons le. Et remercions chaleureusement celles et ceux de ce centre qui l'ont choisi pour thème cette année. Et pour avoir discuté avec quelques ados après le concert de Magma, qu'ils ne connaissaient que par disque, ils ont adoré le concert et aussi d'avoir travaillé sur cette "symphonie" kobaïenne. Belle expérience pour tous, de chaque coté de la scène.

Après cette très belle mise en bouche, destination le théâtre pour le concert de la soirée. Enfin soirée, c'est vite dit, les premières notes devant être jouées à 20h00, ça sentait tout le monde au lit pour 22h00, dents lavées et lumière éteinte !

En faisant le tour de cette salle de spectacle, une bien agréable surprise me fait croiser Christian et son amie. Bon, forcément on discute un peu, ce qui me fait lui apprendre (son amie dira lui rafraichir la mémoire) qu'une chorale et orchestre venait de jouer MDK. Humour vandérien sans doute. On évoque son départ pour l'Italie en 1967 à la suite du choc que lui a provoqué le départ pour les étoiles de John Coltrane. Je lui avais déjà remis quelques docs plus tôt dans l'après midi sur Coltrane, personnage clé de son univers et de son mental. Christian donc nous évoque ses premiers pas dans la Botte, son passage et son "virage" d'un groupe d'un artiste libanais célèbre à ce moment là en Gaule cisalpine jusqu'à l'arrivée du régisseur du théâtre qui a coupé notre entretien, concert approchant oblige. La suite viendra lors d'un prochain concert, je n'en doute pas.

Ce théâtre municipal, construit en 1911, briques rouges locales en extérieur, et scène et balcons rappelant les scènes du 19e (le siècle, pas l'arrondissement !) parisiennes. Sièges pliants et rembourrés bien alignés, et les 7 premiers rangs réservés pour les élèves du CHAM. Cela aura une incidence pour la suite. Prix des places imbattables, 12€50 en normal ou 8€50 en réduit, du jamais vu depuis de bien longues années !

La salle se remplie gentiment, plutôt lentement, même, quelques têtes connues, plutôt rares, beaucoup de T-shirts siglés, des jeunes, des anciens et pas beaucoup de monde sur ces 7 rangs réservés...

20h00 arrive, légère baisse de la lumière, sans plus, et je vois dans l'axe de l'entrée des artistes, ceux-ci venant jeter un œil sur la salle et repartir se disant qu'il manquait encore du monde. Donc rien ne se passe. Finalement les lumières s'éteignent et nos musiciens arrivent vers 20h15 bien que le "carré or" soit toujours dégarni, un peu comme mon crâne... En fait la, ou plutôt, les raisons sont que ces spectateurs musiciens sont allés vers les balcons et que tous ne sont pas venus en raisons des cours du lendemain peux on imaginer.

Entame avec Theusz Hamtaahk enchainé avec Wurdah Ïtah, mais en versions courtes et suivi d'un magistral et encore renouvelé sur quelques points MDK. Inutile d'en dire plus, vous connaissez ces thèmes, vous avez vu, je l'espère pour vous, Magma depuis la sortie du coffret MDK, et donc il n'est pas nécessaire de vous dire que les chœurs donnent tout ce qu'ils ont dans leurs cœurs, tout comme les cordes et les percussions. Non, vous le savez déjà. Néanmoins, Hervé ayant été opéré il y a peu des cordes vocales, ne donnait pas l'impression d'un chanteur en phase de guérison, que Laura après la partie vocale de Christian est partie (tout en restant sur place) dans des vocalises dont elle seule à le secret, emporté dans cet élan de puissance sonore et ne sachant que faire de ses mains, elle les passait dans ses cheveux comme si elle voulait leur donner plus de volume. Au moins, elle, elle peut le faire... Soupirs... Stella m'a semblé un peu fatiguée, et si tel est le cas, nous lui souhaitons de se remettre rapidement, mais elle a toujours cette si belle voix, ce si beau timbre, clair et léger.


Un rappel rapidement entamé, La Dawotsin, et de manière surprenante, pas de présentation des musiciens. Bon, nous on les connait, mais je pense que pour chacun c'est toujours un plaisir, et pour le public une information naturelle à connaître. 

Pendant que les musiciens et techniciens rangeaient le matériel et les instruments, nous avons échangé quelques paroles avec Simon. Il n'a pas trouvé le son bon, donnant entre autre raison celle des sièges et du parquet, ce qui a été aussi l'avis de quelques uns dont moi, et nous a appris que la tournée automnale aura lieu au printemps 2025, avec de nombreuses dates à venir, un répertoire changé (pas de Kãrtël ni de MDK) et qu'il devrait y avoir un nouveau titre sur lequel ils travaillent actuellement !

Le concert en Pologne étant annulé, la suite pour nous sera en août pour le festival Motocultor. 

2024 n'est pas encore mort, mais vive 2025 !!

mardi 4 juin 2024

Un prochain concert pour Anaïd le 14 Juin

Après un passage remarqué au Triton en Mars, Le groupe se produira le 14 Juin à Saint Savinien, dans le 17, en une formule en trio originale : chant, vibraphone et basse... A découvrir avec intérêt ! Et n'hésitez pas à visiter leur Chaîne You Tube, plein de bonnes choses vous y attendent ! La preuve plus bas ! 




Patrick Gauthier a plus d'une corde à son arc ...

Patrick Gauthier est un artiste que nous soutenons depuis toujours. Alors, même si ce qu'il nous propose est, cette fois-ci, hors de notre cadre "Zeuhl et au delà", nous vous en tenons informé tout de même.

Patrick est dans cette réalisation, uniquement à la composition, et cette œuvre est à télécharger Ici.

Il s'agit d'un morceau de 9m25, joué par un quatuor à cordes. Une sonorité globale moderne mais également avec une assise classique, je ne suis pas du tout assez calé pour être plus précis...

Allez jeter une oreille et, pourquoi pas, téléchargez le, 5€ pour l'avoir à vie, le prix d'un café à Paris !!

Magma, les dates pour 2024

 


Magma est un volcan, sous un tranquille tapis de feuilles... le feu !

Alors des dates commencent à tomber, d'autres viendront par la suite. 

Suivez nous pour être au courant !




05 juin : Abbeville (80), théâtre.

15 août : Carhaix (29) Motocultor Festival

17 décembre : Antibes (06) Anthéa, Antipolis théâtre d'Antibes

La quinzaine de dates en France pour l'automne  a été repoussée pour le printemps 2025


A suivre ...!

samedi 1 juin 2024

Batteur Magazine ou Batterie Magazine ?

 

Oui, êtes vous plutôt Batteur Magazine ou Batterie Magazine ?

Un peu des deux ? Voire plutôt, cela dépend des articles ou des journalistes ?

Et bien, depuis le numéro de mai, il n'y en a plus qu'un, Batteur-Batterie Magazine même si l'impression est plutôt l'absorption de Batteur par Batterie.

La presse ne se portant pas très bien, il était surprenant d'avoir 2 magazines sur un même sujet, qui plus est assez précis, une niche quoi.

Les journalistes seraient tous gardés, espérons le pour eux et longue vie à cette fusion !

Fusion ?? Tiens tiens, cela me rappelle quelque chose...!

lundi 13 mai 2024

Teddy Lasry est parti sur Sohïa

C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Teddy Lasry survenu il y a quelques jours. Il avait rejoint Magma à l'automne 1969, participant à la genèse du premier double album en composant un magnifique titre, Sohïa. Bénéficiant de quelques contacts dans la "chanson", il permit à Magma d'enregistrer avec Gilles Elbaz et Jean Max Brua pour ne citer que les plus connus. 

Avec le scission de la fin 70, il pris véritablement en main la section de cuivres, assurant les arrangements pour l'album Magma 2 tout en composant un nouveau morceau en face 2. Il participa aux premières versions live de MDK (voir le récent coffret à ce sujet) lors de la fameuse tournée des MJC de 1972. Suite au "disband" de la fin de l'été, il hésita un temps, Christian Vander lui ayant proposé de remplacer Faton au piano... Il quitta le groupe en Octobre 72, après avoir composé le morceau figurant dans le film Moi y en a Vouloir des sous tout en dirigeant les sessions de cuivres au printemps lors de l'enregistrement de MDK ainsi qu'à New York en Juillet 73. Son dernier passage fut assez fugitif lors de la Rétrospective de Juin 1980...

Par la suite il se consacra à l'illustration sonore (un nombre de disques assez conséquent) avec deux sorties officielles dont le E=MC2 réédité récemment. 

Avec lui une partie du son du Magma des origines est partie pour toujours... Pensées pour les siens.


dimanche 5 mai 2024

Masal toujours sur la brèche plus de 50 ans après

Les plus anciens d'entre nous se souviennent sans doute de la mention de ce groupe lyonnais pour jouer en première partie de la tournée de début 76 de Magma. Après ce fut un premier et longtemps unique album, qui vit le jour en 1982, avec une distribution hélas déficiente et je ne vous parle pas de la promotion quasi-inexistente... C'est grace à Muséa qui, quelque années plus tard, distribua l'album, qu'il fut enfin permis aux afficianados de découvrir la musique composée par Jean Paul Prat pour un groupe qui avait raccroché en 1986.

Mais depuis 2009, Jean Paul Prat a réactivé le groupe avec son fils, désormais à la batterie. 4 disques ont vu le jour, en formation plus ou moins etoffée mais avec la persistence d'une signature personnelle bien caractéristique.

Alors que Masal finalise un nouvelle album, un financement participatif a été mis en place. Pour aider la groupe c'est ici que cela se passe : Cagnotte

Le groupe a, par ailleurs, un Bandcamp assez complet qui permettra aux plus curieux d'entre vous de découvrir, ou redécouvrir Masal... bandcamp


mercredi 17 avril 2024

Le Quartet au Triton fin Avril

C'est rare et donc forcément c'est à ne pas rater, le quartet de Christian Vander au Triton dans sa formule des années 2010 avec L.Fickelson, E.Grimonprez et J.M.Couchet pour 2 soirées les 26 et 27 Avril prochain. 

mardi 16 avril 2024

Nouvel album de Patrick Gauthier, live 1996 à Radio France

Patrick nous fait part de la toute nouvelle sortie de son dernier disque. Enfin disque si l'on veut car il n'est disponible qu'en téléchargement sur Bandcamp. Pour l'instant peut-être, ça dépend un peu de nous, de vous ...

38 minutes, 4 titres, du très beau monde... 

Jugez en :

Patrick Gauthier : piano, programmation, Himiko Paganotti : vocaux, Dahlia Bellaïche : vocaux, Philippe Bussonnet : basse, Antoine Paganotti : batterie, Pierre Marcault : percussions.

Cette formation nous offre outre sa superbe énergie, une formidable cohésion, une communicante joie d'être ensemble. Ces titres du Patrick Gauthier Sextet, nous font apprécier de belles sonorités jazzy matinées d'un son jazz-rock revisité, mais aussi des sensations dignes d'Offering, un peu grace aux percussions, mais pas que. Il faut vraiment que vous écoutiez ces petits, non, ces grands bijoux sonores aux belles couleurs chaudes. Non seulement vous y prendrez un réel plaisir, mais en plus vous participerez à soutenir un artiste très attachant et très doué. Bref, que du bonheur !!!

https://patrick-gauthier.bandcamp.com/album/patrick-gauthier-live-at-radio-france-1996


samedi 30 mars 2024

Un nouveau passage pour Thierry Zaboitzeff

Hasard des dates, il y a quarante ans Thierry Zaboitzeff publiait son premier album solo, Prométhée, jolie réalisation assez fascinante. C'est à partir de 1998, suite à son départ de la matrice Zoydienne, que de nombreux albums se sont succédès jusqu'au coffret "rétrospectif" paru en 2022 et chroniqué ici même. Une discographie devenue imposante avec le temps, dévoilant un parcours hors norme d'un chercheur de sons.

Avec ce nouvel opus, ce qui frappe d'emblée c'est la maîtrise sonore de l'ensemble, la vaste palette de couleurs avec un art des contrastes et des contrepieds jamais dementi. Le musicien est en pleine maturité et domine à merveille son arsenal technologique pour en faire un outil au partage de sensations et d'images, agençant les masses sonores avec goût et brio. Il y a de la dramaturgie dans cet album, de nombreuses images se succédant au fil des plages.
La présence de la trompette de Jean-Pierre Soarez (sur trois titres) nous renvoie aux années 80, ce Art Zoyd fructueux et défricheur à foison. Alors ce Passage revisite certaines ambiances du passé mais sans rien hypothéquer de l'avenir de la démarche. En habile "metteur en son", Thierry Zaboitzeff nous guide ici en des plages contrastées et aventureuses, chaque nouvelle écoute révélant sa surprise... Il y a matière à écoute et réécoutes tant cet album est subtil et passionnant. Du très bel ouvrage, comme on disait naguère.

(Monstre Sonore Distribution PIAS)

mardi 26 mars 2024

Un Soleil ne s'éteint jamais totalement

En 2013, un premier festival, du même nom, avait eu lieu dans la même salle... Unit Wail, Setna, Neom et Scherzoo. Dix ans après, aucune de ces formations n'étant encore en activité, le label d'Alain Lebon a voulu marquer le coup avec un dernier Festival. Belle initiative qui a permis de réunir quatre groupes : Caillou (reformé), Vak (à découvrir), One Shot (qu'on ne présente plus) et Rhùn et Free Human Zoo pour la dernière soirée, la seule à laquelle nous avons pu assister. Et pour un tel évènement vous aurez droit à une chronique à quatre mains, un vieux briscard de ces scénes alternatives et une âme pure et sincère...





La première partie de la soirée fut assurée par Rhùn, qui nous a proposé une zeuhl assez littérale. J’avoue ne pas avoir totalement adhéré. Sans remettre en cause l’engagement ou la sincérité des musiciens (ainsi la joie manifeste du guitariste, nouvellement intégré au groupe, faisait plaisir à voir), mais peut être à cause d’un manque de soin apporté à leur présentation en scène, ou de l’absence de mélodies évidentes dans leur discours musical, je n’ai pas réussi à entrer dans leur univers . Je n’en dirai donc rien de plus.




C'est délicat à dire mais Rhùn ne m'a pas convaincu lors cette soirée. Trop uniforme, trop prévisible, trop dans les clichés "Zeuhl". Certes il y a de l'énergie, un peu à la japonaise (Ruins etc...), de la bonne volonté mais le groupe ne maîtrise pas la scène faute de pratique, sans doute. Rentré chez moi, j'ai écouté leur dernier album qui est bien au dessus de cette prestation parisienne. Un rendez-vous manqué donc, et c'est dommage malgré le son de la batterie, la "banane" du guitariste, le son à la "Paga"du bassiste... Mais la Zeuhl est lyrique avant tout et pas seulement une machine...


Après un changement de plateau un peu long – mais nécessaire pour installer le matériel, c’est Free Human Zoo qui monte sur scène. Ayant été très séduite par leur dernier album, j’étais impatiente d’en découvrir la traduction en live. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçue et c’est un très beau moment que nous avons passé. 
Dès son arrivée sur scène, l’équipe occupe l'espace. Ils sont nombreux et hormis la chanteuse -vêtue au demeurant avec recherche et élégance, ils portent tous une déclinaison du T-shirt à l’effigie du groupe, démontrant déjà dans le visuel cette homogénéité et cette cohésion qui se traduiront ensuite dans la musique. C’est, du reste, assez remarquable de voir une telle synergie entre des musiciens qui, on peut le déplorer, n’ont pas si souvent l’opportunité de faire des concerts ensemble. 
Premier morceau, une revisitation de Maniacus, issu de l’album Freedom Now, et qui pour l’occasion, revêt de nouvelles couleurs. Bien que n’ayant pas été joué depuis une dizaine d’années, il n’a pas pris une ride et trouve dans son nouvel habillage une vigueur et une fraîcheur très appréciables. Après cette belle introduction, c’est Gilles Le Rest qui prend la parole depuis sa batterie pour présenter la suite des réjouissances. Il évoque le dernier album du
groupe, The Mysterious Island, et parle du voyage auquel il espère nous convier. Le terme sied effectivement comme un gant à ce répertoire : voyage dans nos mémoires pour ceux qui ont connu la série, voyages verniens du capitaine Nemo, voyage musical pour tous quoi qu’il en soit. Sans qu’elle soit forcement toujours gaie, il émane de cette musique une vraie joie, (certainement amplifiée encore par l’échange avec un public attentif et conquis), quelque chose de profondément vivant et riche. Elle ne renie pas ses influences mais sa force créative lui permet de tracer son chemin de façon originale et d’affirmer sa propre voix. En terme de répertoire, une grande partie de l’album sera jouée : Excipit, L’île mystérieuse part 1 et 2, L’essentielle ascension, Les vasques d’eau turquoise, Premiers craquements
Éruption, La nef des hommes de l’ombre. Je retrouve les morceaux que j’y avais préféré, toujours portés par le jeu félin, efficace et tout en finesse de Gilles
à la batterie, mais dopés par ce petit plus qu’apporte la scène. La virtuosité des autres musiciens sert à merveille le foisonnement, la danse qui nous emporte. Ainsi l’alternance de la basse et de la contrebasse, offre des changements de couleur intéressants. On soulignera aussi la performance de la chanteuse, Marie Christine Revranche, dite Lousse. Par ses graves amples et timbrés jusqu’à ses aigus clairs comme des chants d’oiseau, ses jeux avec le souffle et le son, d’un registre à un autre, elle donne à la voix sa place d’instrument à part entière en dialogue comme en complémentarité avec les autres, notamment avec le saxophone de Matthieu Metzeger -ou plutôt les saxos puisqu’il va jouer du sax tenor et soprano, parfois même en même temps ! A la guitare, Alexis Delva (membre aussi de la famille Anaid) amène l’énergie de sa jeunesse et son swing, et au clavier, Camille Petit assure ce numéro d’équilibre entre accords rythmiques, boucles sérielles et mélodie. Le trombone de Laurent Skoscek, pilier du groupe dans la durée, complète la palette de ses tonalités chaudes. Le public ne s’y trompe pas et c’est avec une standing ovation unanime qu’il
salue les musiciens a à la fin du concert.
 



Il aura fallu que quelques mesures à Free Human Zoo pour prendre possession de la scène et de la salle. Une ambiance, une musicalité se sont rapidement imposées faisant frissonner le public assez rapidement. L'apport d'Alexis Delva est assez déterminant dans la formation actuelle et la présence de Lousse apprte une jolie touche féminine. Je n'avais vu le groupe qu'en 2013, au Triton, et c'était encore balbutiant. Je suis ravi de les avoir revu car la travail paie malgré quelques petites longueurs en fin de set. Un très joli moment.




La fin ? Pas tout à fait ! Car une surprise de taille nous attendait encore : la présence de Klaus Blasquiz ! L’occasion pour moi et, sans doute pour pas mal de gens dans la salle, de voir et d’entendre Klaus en live pour la 1er fois. C’est donc une interprétation de Klaus Kombalad à trois voix avec Gilles, tambourin à la main et Lousse (Pierre Lebouteiller de Rhun étant sur remonté sur scène pour assurer la partie batterie) qui vient couronner et clore cette belle soirée.

Cela fait toujours plaisir de voir l'ami Klaus. Il a toujours une bonne blague a raconter, même sans son carnet et ce morceau est évidemment emblématique pour lui. Je pense qu'il n'avait pas été joué depuis Sidji Moon et cette version un peu impro a fait plaisir au public rassemblé en ce lieu non antique.




Après cette conclusion en forme de clin d'oeil, et de retour aux sources, il fut temps pour les musiciens et le public de se séparer, chacun reprenant son chemin plein de cette "aventure musicale de libération et d'émancipation*" et heureux d'y avoir participé.

* Formule empruntée au groupe lui-même.

Article & Photos : Eurydice Anahé & Memorizator


Et pour le même prix, quelques photos en plus...











jeudi 14 mars 2024

Minimum Vital vous attend à Lormont Samedi prochain !

Amis girondins l'hiver a été dur, la neige, la pluie... Il  est temps de reprendre des forces en ce printemps annoncé et quoi de mieux qu'un concert des formidables Minimum Vitaux ?

Ils vous attendent samedi prochain à Lormont et c'est la meilleure ordonnance qui soit ! 

mercredi 13 mars 2024

E=MC2 de Teddy Lasry enfin réédité

Initialement paru en 1976, ce premier album "officiel" de l'ancien arrangeur et saxophoniste du Magma "première époque" n'avait jamais été réédité. C'est désormais chose faite, sur un label allemand, l'occasion de raviver quelques souvenirs auditifs bien lointains. 

Malgré la présence de Jannick Top sur 2 titres il n'y a guère de rapport avec la Zeuhl. On est clairement sur des terres (des cieux ?) électroniques et cela louche terriblement par moments vers Vangelis... Mais il y a aussi des moments plus "ethnos" en avance sur leur temps. Lasry avait un sacré talent, qu'il a mis beaucoup au service de l'illustration sonore (il en existe des piles) ce qui rétrospectivement peut laisser bien des regrets. e=mc2 reste inabouti à bien des aspects, album hétérogène par essence mais néanmoins attachant. Espérons que Seven Stones ait droit au même traitement ?

Réédition européenne : Mig-Music. Réédition japonaise : Belle Antique.

mardi 13 février 2024

1970, une année, un disque... ou plusieurs !

Une année, un disque... ou plusieurs ! 

Tout est dit dans le titre. En effet, essayons de recenser ce qui fut enregistré sur une année. Un disque ? Plusieurs ??

Commençons par 1970, année fondatrice. 

Et déjà un premier problème. 

1970 n'est ni la fondation de Magma, puisqu'il fut créé en 1969, ni celle du premier disque avec Christian (le cœur du sujet), tout juste le premier disque de Magma !

Alors année fondatrice... Ca se discute !

L'objet de cette toute nouvelle rubrique n'est pas de faire la critique des disques, mais plutôt d'essayer de recenser ce qui a été enregistré sur une année. Attention, ce qui compte n'est pas la date de publication mais bien celle de l'enregistrement ! Sont pris en compte les albums, les extraits d'albums (45T), les compilations et les participations de Christian pour d'autres artistes que ses formations (Magma, C. Vander solo, trio..., Alien, Offering, Fusion, Welcome).

Alors, qu'avons nous en 1970...

Magma 1 (ou Kobaïa) sorti en 1970 bien sur ! A noté qu'il était, fait très rare et pour l'époque et pour un premier album, un double LP (comme Mothers-Zappa ou Dylan) sauf en Allemagne où ce fut un album simple avec seulement les faces 1 & 2 !

Cet album se retrouve en entier dans les coffrets japonais "Magma Box" de 2006 et "MDK box" de 2009, mais aussi dans cet autre coffret "Magma, 4 albums originaux" paru en 2016, et enfin dans le coffret de 2009 "Studio Zünd".

On peut en trouver un extrait d'un titre, souvent Kobaïa en entier ou partiellement, dans les compilations "Une image, un son..." de 1993, "Magma, 45 ans de création hors des sentiers" en 2014 et "Golf Drouot, le temple du rock" paru en 2015. Et pour les compilations plus grasses car 2 titres, citons "Mythes et légendes, vol. 1" en 1985. Et aussi "Kompila" sorti en 1997.

Il s'agirait de ne pas omettre le premier 45T de Magma mis dans les bacs en 1970, "Kobaïa-Müh", paru dans une pochette papier journal des plus fragile !

Tout ça quand même pour ce premier opus. Mais il en reste...

Et oui, dans le coffret Studio Zünd de 2008, nous trouvons dans "Archiw II" une maquette du futur Magma 1 de 8 titres, enregistrée début avril 1970, et dans "Archiw I" 7 titres du 27 au 30 juillet 1970 pour la B.O. du film 24 heures seulement.

Pour terminer cette année 1970, n'oublions pas l'extrait de l'émission Discorama que l'on retrouve dans le DVD canadien "The music of Magma"de 2017.

Alors, même si 1970 n'est pas fondatrice, quelle belle base de publications !

PS 1 : nous ne sommes pas des machines ni de l'IA, alors oui il pourrait y avoir des oublis ou des erreurs, par avance, nous nous en excusons, et toujours par avances, vos corrections ou ajouts sont les bienvenus !

PS 2 : Discogs nous ayant pillé (entre autres) notre photo du 45T sans nous en faire la demande, nous nous offrons la leur du 33T. Et qui n'est peut être pas la leur en plus...

vendredi 2 février 2024

Et un Rhùn de plus avant son concert parisien

Alors que le groupe avait été bien silencieux de 2013 à 2023, le voici avec une nouvelles actualité discographique. Tozzos, c'est le nom du nouveau disque, verra le jour en Mars et a été enregistré en même temps que son prédécesseur paru l'an dernier.

Le tout est en précommande sur le Bandcamp du groupe et c'est ICI

Rappelons que le groupe sera sur la scène parisienne du Zèbre de Belleville le 8 Mars prochain aux côtés de Free Human Zoo. On s'y retrouve ?


mardi 16 janvier 2024

Un nouveau CD pour Thierry Zaboitzeff

Après le magnifique coffret "rétrospectif" paru en 2022 et deux "EP "numériques en 2023, une nouvelle sortie physique est annoncée pour cet hiver avec la présence notable de Jean Pierre Soarez, ancien d'Art Zoyd jusqu'en 1985. A découvrir le 9 Février et ici, aussi, bien sûr ! 

jeudi 11 janvier 2024

Le festival Soleil Zeuhl fait son retour

Souvenez-vous, en Septembre 2013 Setna, Unit Wail, Scherzoo et Neom se retrouvaient pour une soirée d'anthologie pour les autres musiques. KSZ avait un an et avait couvert l'évènement. 10 ans plus tard nous sommes toujours sur le front et outre Caillou en apéritif le 6 Mars, le festival se déclinera en deux soirées à ne pas manquer compte tenu de l'affiche : Vak, One Shot, Rhùn er Free Human Zoo. Vous avez toutes les informations ci-contre...

mardi 2 janvier 2024

Du nouveau du côté de Philippe Gleizes

Après de nombreuses années consacrées à la formule "2 +1" de Bands of Dogs, Philippe Gleizes avait présenté une formule "groupe" à l'automne 2022 au Triton. Hélas ce coup d'essai était resté, jusqu'ici, sans suite. Bonne nouvelle, le sextet fait son retour, avec désormais Emmanuel Borghi aux claviers. Ce sera le 15 Février, au Triton bien entendu.

Autre surprise, et de taille, la batteur annonce la reformation de Caillou dans une nouvelle formation : Rudy Blas, Jimmy Top et Antonin Rayon. La première se passera le 6 Mars au Zèbre de Belleville dans le cadre du festival Soleil Zeuhl 2024. 



vendredi 22 décembre 2023

Un nouveau printemps pour Anaïd

Anaïd retrouvera le chemin des scènes en 2024 avec une formule plus étendue comprenant un nouveau bassiste en la personne de Sébastien Husson.

Ce sera au Triton, au Lilas, le 23 Mars, que cette nouvelle formule sera inaugurée. On a hâte ! 

Réserver


samedi 16 décembre 2023

Claude Olmos s'en est allé

 Alors que Magma célèbre les 50 ans de Mekanïk, Claude Olmos vient de débrancher définitivement sa guitare... 

Marseillais, recruté par Jannick Top pour finaliser les sessions à la place de Marc Fosset, il enregistra ses parties en ayant très peu joué avec le groupe. Ensuite ce fut le départ pour New York, dont il gardait un souvenir mitigé, avant les vagues successives de concerts dans toute l'Europe où sa santé se dégrada, le rendant peu à peu incapable d'assurer ses parties. Le groupe dû s'en séparer, non sans regret, au printemps 74, quelques jours avant l'enregistrement de Köhntarkösz à Valbonne.

Heureusement quelques beaux documents ont depuis fait surface (BBC, Bremen, Marquee) permettant de goûter son talent et sa musicalité. Nous avons une pensée pour sa famille, pour son fils Olivier...