dimanche 11 décembre 2016

Magma à Rennes ce Samedi 26 Novembre

Presque trois ans après, nous voici, à nouveau, montés à l'Etage voir Magma. La salle est toujours aussi désagréable, un couloir sans âme où il fait déjà très chaud alors que le public n'est pas encore totalement là. Etat d'urgence oblige, fouille à l'appui, nous rentrons... Nostalgie de ces années, passées trop vite avec le recul, où nous pouvions entrer librement mais les temps ont changé... Mais je me souviens néanmois du J7 des forces de l'ordre à côté du Cinéma le Paris en Novembre 1978...
La salle se remplit doucement et se remplit encore... pas de doute il y a plus de monde qu'il y a trois ans, dans les 900 spectateurs, à la "louche". Saluons, au passage, la fidélité de Garmonbozia qui programme Magma régulièrement depuis 2000...


Le groupe n'est plus tout à fait le même depuis son dernier passage dans la capitale bretonne, Jérome Martineau et Rudy Blas (le régional de l'étape pour les amateurs de Tour de France) ayant rejoints les rangs de la Zeuhl Wortz, chacun dans un contexte différent et avec sa personnalité, tels deux pôles apparemment opposés dans leurs attitudes scéniques mais finalement complémentaires. Du répertoire du concert de 2013 il ne reste que l'inamovible MDK toujours attendu par un public où les générations se mèlent toujours autant. Un fait notable cependant : les "metalleux" plus nombreux qu'à l'accoutumée en ces terres bretonnes ! Un effet du Hellfest peut être ? (voir ICI  une chronique du concert de samedi sur un site dédié...).

Depuis Février, Magma débute son concert parTheusz Hamtaahk qui avait déserté le répertoire du groupe depuis 2003 à l'exception de la première semaine "mythique et légendaire" au Triton en Juin 2005. Le groupe fait preuve d'une belle cohésion alors que les changements se sont succédés ces
derniers mois. Dans les séquences "calmes", le vibraphone de Benoît Alziary, souvent rejoint par la guitare,  installe de belles ambiances. Hervé Aknin s'est bien emparé de ce morceau certes épique mais néanmoins délicat dans les successions de séquences très différentes. Mais quand le "rite" survient et que la voix de Christian Vander prend possession de l'espace et répond à celle de Hervé, la magie Zeuhlienne agit... On a beau connaître le morceau par coeur, sous ses différentes moutures de 1972 à maintenant, il y a toujours des surprises : ici des ambiances de vibraphone, là des climats de guitare et quelques déclenchements de "machines", via une petit boitier, par Stella. Le morceau, exigeant,  n'est pas le plus gratifiant pour les deux nouveaux arrivés mais il permet, néanmoins, de se rendre compte de la somme de travail qu'ils ont abattu tous deux. Jérome Martineau serait-il le premier pianiste de Magma à jouer debout ? En tous cas, il bouge tout le temps, avec une belle énergie, une présence indéniable pour tenir la barraque et il rompt même avec la tradition du Fender Rhodes... Un concert Magma sans Rhodes, jamais vu ! Rudy Blas est plus effacé, sobre, appliqué. Autant Jim Grandcamp se situait dans une signature sonore preque "Gorgoesque", autant Rudy se place dans la droite ligne du jeu de James. Il a déjà une bonne présence sonore dans le groupe, il lui reste cependant à acquérir un peu d'aisance mais le fait de jouer là dans "sa" ville lui a certainement mis une pression supplémentaire. Zombies achève puissamment un premier set mené tambour battant. A propos de tambour, notons que le nouvelle batterie de Christian Vander me donne l'impression de sonner largement mieux que la précédente qui commencait, sans doute, à accuser le poids des années... et des coups ! Le son de grosse caisse est ainsi beaucoup plus présent que ces dernières années et le batteur semble prendre plaisir à dompter sa nouvelle monture...


Après une pause plus longue qu'annoncée, ce sont les premières notes de MDK qui emplissent la salle rennaise. Cela fait quatre ans que le morceau est "revenu" dans le répertoire de Magma, sous une forme achevée qui ne connaît plus trop de mutations, l'oeuvre étant désormais définitive. Une version maîtrisée donc, saluée par le public comme il est de coutume, public qui accueillera chaleureusement le chorus de voix de Christian Vander. La manière dont ce dernier parvient à renouveler l'exercice est assez prodigieuse. Un moment intense, magique et fragile qui rassemble les différentes veines du compositeur tant on est proche ici des chorus coltraniens d'Offering...
Autre moment d'émotion avec la présence, à la demande de Stella, de James Mc Gaw, venu en voisin, lors de la présentation des musiciens. C'est avec une version assez "libre" et "ouverte" de Kobaïa que le concert s'achève, permettant aux solistes de s'exprimer et de rappeler combien cette musique provient aussi du jazz...

Il faudra désormais attendre les deux concerts exceptionnels à l'Olympia pour revoir le groupe, dans un contexte certes différent ! Sans oublier une tournée française au printemps qui laisse présager du meilleur.



2 commentaires:

  1. Je valide le texte !!!
    Sinon, je pense que l'éclairage devait être assez léger et il n'est pas facile de faire de bonnes photos dans ces conditions, bien joué Hamilton !

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  2. Bien meilleur son qu'il y a 3 ans.Francis Linon a fait des miracles dans cette salle pourrie. Perso j'ai trouvé Rudy Blas excellent  et c'est vrai que la nouvelle batterie sonne vraiment bien mais il faut dire que le batteur....sait s'en servir

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