jeudi 5 juin 2025

Magma est Roi au Grand Rex.

Ce concert, que nous étions beaucoup à l'attendre avec impatience, arrivant à la fin d'une tournée et promettant un peu plus, voire des surprises, par rapport à ce que nous avons vu et entendu lors de ce Magma Tour 2025 à travers la France et la Belgique.

Petit rétropédalage... Le Grand Rex, salle mythique de 1932, joyau art-déco et plus beau cinéma au monde parait-il, situé sur les Grands Boulevards, avec son célèbre plafond de ciel étoilé, ses décors méditerranéo-antiques et sa grande arche lumineuse entourant la scène. 2700 sièges du strapontin au fauteuil en cuir en passant par de moelleux sièges de velour. Même les toilettes, avec ses mosaïques blanches et dorées sous de belles arches, donnent envie de bien viser pour préserver le lieux et l'ambiance !!!  

Le trottoir grouille de monde, la file d'attente de l'après midi pour le dernier film de Thomas Croisière, une fois tarie, se remplie à nouveau pour l'événement du soir, le concert de Magma ! Il faut dire que le message envoyé à tous par le Grand Rex nous demandant d'être présent très tôt pour pouvoir être assis dès le début du concert annoncé pour 20h00, y est certainement pour quelque chose. Sinon, sur l'espace piéton extérieur, le trottoir donc, l'on croise à plusieurs reprises, Hervé, Christian, Rudy, le staff technique, des mères de musiciens... Du beau monde fréquente cet espace asphalté ! Et en levant le nez, le lettrage "Magma" allant du jaune au rouge en passant par l'orangé, entouré de deux sigles le tout sur fond noir, ça en impose sur cette façade emblématique dominé par un REX d'actualité, car Magma est roi ce soir !

Finalement la salle se remplie gentiment une fois passé le contrôle des sacs, suivi d'une visite obligée au stand Seventh. On regarde le lieux, on observe, on admire et puis on attend gentiment l'heure fatidique, qui ne sera pas 20h00 mais 20h10, sans doute histoire de nous contrarier ou d'attendre les derniers spectateurs dans une salle pratiquement pleine.

Simon, au micro, nous annonce le déroulement du programme. Une première partie avec Pierre-Michel Sivadier suivie par le concert de Magma

Tout le monde ne connait peut être pas P-M Sivadier (Voir Ici ou ) et pourtant, comme il l'a dit lui même, il fut un compagnon de parcours de Christian, Stella, Offering et Magma, en tant que musicien et/ou compositeur. On le retrouve ainsi par exemples sur Affiïeh, A tous les Enfants, D'Epreuves d'Amour, Le Cœur Allant Vers ou John Coltrane l'Homme Suprême et bien sûr de nombreux concerts de 1988 à 1998. Nous reviendrons sur ce dernier album.

PMS, s'il me permet d'ainsi le nommer, s'installe derrière un piano à queue et entame les trois titres suivants Follement Doux, Il n'y a que toi, Comprendre les marées, mélodies poétiques que l'on pourrait situées dans l'univers de certaines chansons de William Sheller par exemple, ou alors dans l'ambiance piano-bar. Certes nous sommes loin de Magma mais cela rappelle les concerts du début des années 90 ou Christian et Stella nous proposaient d'autres couleurs de leurs talents multiples en mêlant chansons enfantines, chansons françaises, compositions et improvisations d'Offering, bref, un peu de nostalgie d'un passé pas si lointain. Le titre suivant, Romance bien que toujours dans le même univers, nous rappelle dans son phrasé au piano une forme de jeu "à la Magma" par ces séquences répétitives que l'on trouve dans MDK par exemple. Attention, n'y voyons pas une chanson zeuhlienne mais plutôt des similitudes fort agréables pour nos oreilles ! Le dernier titre de cette première partie n'est autre que Coltrane à l'Instant composé en 2011 pour l'album hommage de Christian Vander John Coltrane l'Homme Suprême. Pour ce dernier titre, sont invités pour l'accompagner sur scène Laura, Caroline, Sylvie et Isabelle au chant ainsi que Thierry aux claviers. Tous ces musiciens enrichissent le propos mais sans lui enlever sa délicatesse. Pierre-Michel profite de ce titre pour nous parler de Stella, nous dire que même si elle ne peut être présente ici pour de bien compliquées raisons médicales, qu'elle l'est dans nos esprits et nos cœurs. C'est sûr...

Après nous avoir salué il laisse la place au dixtuor ou decet de Magma, le temps que les techniciens installent rapidement un clavier électrique sur le piano acoustique et réorientent le tout vers la batterie, ce qui permettra au public de droite (à droite de la scène, pas de politique ici !) d'apprécier le jeu de Simon sur ces claviers. 

Les premières notes de Félicité Thösz emplissent la salle et sont accompagnées d'applaudissements généreux. Le concert se réoriente alors vers un climat électrique et éclectique. Eclectique en ce sens où Magma et Offering seront de la partie, couvrant des compositions de 1970 à 2012, c'est dire !

Félicité Thösz donc, titre bien rodé depuis son retour sur cette tournée, sa dernière apparition datant du 26 juin 2019 à la Philharmonie de Paris. Ce titre, au fur et à mesures des concerts, voit quelques changements ou réglages, incluant un petit solo de piano de Simon, voyant l'échange entre Christian et Sylvie ce soir raccourci (me semble t il), où Laura nous montre la force de son talent sur un petit lead et où Christian nous rappelle sur sa partie vocale toute sa puissance. Caroline reprend les parties de Stella, avec force, y mêlant une espèce de duo avec Hervé sur certains passages. Belle entame de concert pour Magma mais subitement arrêté pour laisser le public aller remplir ou vider ses contenants. Rage que de voir cette première heure s'interrompre, on était vraiment dedans. Mais c'est une tradition parisienne que nous avait expliqué l'an passé Stella que cet entracte...

On nous a promis 20 minutes d'arrêt en gare de Bonne Nouvelle, et c'en est une autre qui arrive, les lumières s'estompent à nouveau et la troupe revient au combat. Et quel combat ! Un K. A. puissant et nerveux s'offre à nos oreilles, avec le passage d'Om Zanka en clef de voute, éblouissant, Jimmy en venant à taper ses cordes pour mieux asséner ses notes. D'ailleurs le public ne s'y est pas trompé et a manifesté dès les premières notes de ce passage, sa joie par un bel applaudissement spontané. Pour autant, ce morceau alterne aussi avec des parties plus reposées et délicates, nous montrant ainsi toute la richesse des compositions de Christian. Là encore, quel plaisir que de retrouver cet opus rejoué sur scène en 2002 et sa sortie en album ce qui avait créé l'événement mais que nous n'avions plus entendu en live depuis le 22 novembre 2014 voire 17-12-2024 si l'on excepte les K. A. 1 joué entre 2018 et 2023, c'est dire.

Nous attendions un enchainement avec Auroville ou bien une surprise mais c'en est une toute autre surprise qui arriva avec nos musiciens posant baguettes et cordes et se plaçant sur le coté de la scène. Bien évidement, le public réagit avec force d'applaudissements, sifflets et tapage de pieds, et magie féérique, les musiciens reviennent !! 


Mais là, une vraie surprise puisque retentissent les premières notes de Kobaïa ! Alors, l'on savait que pendant les balances de la tournée 2025 ce titre fut joué, mais comme il ne l'a jamais été en concert cette année on avait fini par ne plus y croire, donc réelle surprise disais je. Ce premier rappel, bien enlevé, dynamique à souhaits et en anglais, réveille nos souvenirs façon madeleine de Proust, ce titre ayant été joué très souvent en rappel (ou non) depuis le retour de Magma en 1996. Rudy nous offre un joli petit solo démontrant, s'il était nécessaire, tout son talent.

Et quant il y en a pour un, il y en a pour deux. Un deuxième rappel, Ehn Deïss, lui aussi joué souvent ces dernières années, mais nous ne nous en plaignons pas, bien au contraire ! Christian au chant bien sûr, les chœurs étant tenu par tous les autres musiciens, Jimmy inclus, seuls Rudy et Simon restants à leurs instruments. Pierre-Michel Sivadier venant se joindre à cette grande chorale. Rudy remet un petit couvert guitaristique et, nouveauté, tous à l'exception de Rudy, viennent sur le devant de la scène sur la fin du titre pour cette dernière incantation et pour nous saluer.

Et oui, malgré les efforts du public, c'est vainement qu'ils furent rappelés, et pourtant nous y avons cru à un autre morceau, car Spiritual, lui aussi répété cette année, aurait pu nous être proposé pour ce concert VIP. Mais non, les lumières se rallument et tout le monde s'en va. Oui, peut être le seul bémol de cette magnifique soirée qu'il n'y ai pas eu un petit plus. Bon, ne boudons pas notre plaisir, pas sûr que pour les 100 ans de Magma nous en ayons autant...

Petite anecdote, sur l'escalier du retour, j'ai croisé Cédric Villani, mathématicien de renom, titulaire de la médaille Fields 2010 (l'équivalent du Nobel pour les maths, excusez du peu...), reconnaissable avec ses cheveux longs et son costume coloré et ne ressemblant pas au scientifique tel que nous le voyons de coutume dans les médias. Lui aussi a passé une superbe soirée. 


Magma peut compter sur lui. Après tout, normal pour un mathématicien...!


Photos : Jean-Christophe "Mémorizatör" Alluin (sauf Grand Rex de nuit par moi même).

mercredi 14 mai 2025

Anaïd à Saintes : la rencontre des Arts


En cette belle après-midi du 13 mars, la scène du Théâtre Gallia de Saintes aura vu éclore le projet porté de longue date par Anaid, associant le groupe sous sa forme actuelle à des musiciens et danseurs du conservatoire de Saintes. Initié en 2022, il aura ainsi fallu plusieurs années de travail pour faire naitre ce spectacle, pour l’occasion dénommé ANAID ORCHESTRA : HARMONIES EN FUSION.


Un titre au plus juste car, d’harmonies et de fusion, il en sera généreusement question tout au long du spectacle. L’idée était audacieuse d’associer à Anaid à la fois des instruments plus généralement dédiés à la musique dite classique (violon, alto, cor, violoncelle, flute traversière, clarinette) et des danseurs. En effet, pas évident de faire fusionner des univers aussi différents, sans compter l’ajout de la danse qui aurait pu paraitre artificiel. Très loin de là ! Car la « mayonnaise » entre tous ces ingrédients a finalement pris à merveille, nous offrant un spectacle de fort belle facture.



Bien sûr, il a été un peu difficile pour les instruments acoustiques de rivaliser avec le volume sonore déployé par Anaid, il aura fallu attendre le bis, Vêtue de Noir, pour réellement les entendre. Malgré cette discrétion, leur présence a participé à la couleur sonore générale, en apportant un « je ne sais quoi » de feutré et de moelleux.


Sous sa forme actuelle, Anaid est un sextet qui s’octroie le luxe de la polyvalence : ainsi, Jean Max Delva assure aussi bien la batterie que le vibraphone et le clavier, Enguéran Dufour alterne trompette et basse en double de Sébastien Husson, et Theo Ferrari, le saxo quitte parfois son soufflant pour regagner la batterie. Une histoire de famille, portée par la cellule Jean Max, Emmanuelle et Alexis. Difficile de ne pas ressentir la complicité qui unit ce trio de cœur, complicité qui dans une joyeuse contagion, s’étend à l’ensemble du groupe. Il suffit de voir les échanges entre la chanteuse et le jeune « guitar hero » pour en être convaincu dans la seconde.



Quant aux danseurs, il faut aussi saluer leur performance. Gabrielle Martel, prof de danse au conservatoire de Saintes, et Arthur Bordage, diplômé du conservatoire de Paris, ont su apporter un réel supplément d’âme à travers la chorégraphie déclinée tout au long du spectacle. Beaucoup de charisme du côté d’Arthur, de grâce de celui de Gabrielle, dans des évolutions jamais caricaturales mais riches en émotions, dans cette alliance de force et de délicatesse qui, pour être le propre de la danse, sied aussi parfaitement à la musique d’Anaid. Une symbiose poussée jusqu’à faire évoluer les danseurs au milieu des musiciens, s’intégrant au cœur du réacteur entre Emmanuelle et Alexis. Sans être présents sur tous les morceaux, leurs interventions ponctuent avec une grande poésie les différents moments du concert.



En 2e partie, c’est Sophia Domancich qui rallie la troupe, en invitée d’honneur, faisant monter encore d’un cran l’excellence. Dès les premiers accords posés, on sent que quelque chose se passe ! Ce n’est pas la première collaboration entre la pianiste et le groupe, dont les parcours se côtoient depuis les années 80, et là non plus, la complémentarité et la complicité ne se démentent pas. Un bonus qui vient enrichir le récit en cours.


De mon côté, si j’avais déjà pu approcher la musique d’Anaid via les albums, c’était la première fois que j’avais la chance de les voir en live. Et comment ne pas être impressionnée par la performance et l’énergie dégagée ?  Il y a des groupes qui se révèlent pleinement sur scène, les disques n’en offrant qu’une vue partielle de l’enchantement qu’ils sont capables de générer. Anaid semble être de ceux-là.  J’ai été bluffée par la prestation d’Emmanuelle Lionet, sa voix limpide et puissante, convoquant parfois des accents de Janis Joplin autant que de Kate Bush, sa présence explosive et joyeuse, d’une grande générosité et d’une grande liberté scénique. Un véritable personnage, qui, sans se donner des airs de diva, enflamme la scène.


Musicalement, Anaid se distingue par son univers très personnel, mêlant jazz, rock, fusion, world music. On peut y entendre aussi des ambiances proches de ce que l’on peut trouver dans un autre groupe que nous aimons bien ici, Free Human Zoo. Les fans attentifs se souviendront d’ailleurs d’un concert à l’occasion du festival Crescendo, en 2024, qui avait réuni sur la scène Gilles Le Rest et Anaid. La setlist du concert se composait d’emprunts aux différents albums, dont les arrangements ont été repris par Alexis et Engueran. ( saluons ici le travail remarquable qu’ils ont effectué) .



Adossé à une collecte Hello Asso dont ce blog avait, à l’époque, fait mention, le projet était également de réaliser durant le spectacle une captation vidéo et un enregistrement, afin de donner naissance à un double album live.  


Nous attendons donc impatiemment ce précieux livrable qui permettra aux uns de revivre ces jolis moments et aux autres de les découvrir. 


Article &  photos : Eurydice Anahé 




dimanche 11 mai 2025

Un premier disque pour Hervé Aknin

Hervé Aknin chanteur de Magma depuis 2008   nous livre un album tout en subtilités, loin de l'univers de la Zeuhl et en cela, c'est une bonne initiative, les influences sont sous jacentes allant de Al Jarreau à Henri Salvador (période Chambre avec Vue, Ma chère et tendre), Bobby McFerrin, Gilberto GilGino Vannelli (période années 80), les textes sont ciselés, ouverts au monde, aux gens, à l’espoir et la nostalgie, la synchronicité  des destins. Les musiciens du groupe The Time traveller’s Pascal Corriu : Guitare. Philippe Panel : Basse. Niko Sarran : Batterie, Percussions. Caroline Indjein: Choeurs. Emilienne Chouadossi: Choeurs sont excellents et distillent mille facettes étincelantes d’un rock à la fois nourri aux accents prog et blues et nimbé de musiques du monde, de folk songs.

Quelques effluves ancrées dans le sillage du jazz world et Chaloupé de bossa  profilé en filigrane. La voix d’Hervé est posée, ample, profonde, rigoureuse, riche d’un timbre soul. Le chant en français ne perd sa verve rythmique.

La production est léchée. 

Un album qui respire, enivrant, une bien belle réussite. 


Thierry Moreau



Hervé Aknin : Auteur Compositeur, Chant, Guitare, Choeurs. 

Pascal Corriu : Guitare. 

Philippe Panel : Basse. 

Niko Sarran : Batterie, Percussions. 

Caroline Indjein : Choeurs. 

Emilienne Chouadossi : Choeurs. 


Paroles et musiques: Hervé Aknin. 

Excepté Waves: Paroles, Nathalie Blomme. 


Enregistrements et mixage : Niko Sarran. 

Mastering : Bruno Varea - Upload Studio. 

Réalisation : Thomas Guibal. 

Opérateur, Caméra, Étalonnage : Renaud Sarabia. 

Montage : Nathalie Blomme. 


samedi 10 mai 2025

Magma, Christian Vander, Rudy Blas... ça a publié de mars à mai !

 

Certes, on vous communique l'info un peu tard surtout pour ceux qui ont déjà ces revues, mais peut être sera-t-elle utile pour d'autres, qui pourront encore commander ces magazines à leur libraire préféré.

Tout commence par Batterie Mag n°222 de mars 2025 avec une longue interview de Christian Vander sur 7 pages, illustrée de nombreuses photos, où l'on parle de l'actualité de Magma, de méthode de composition, de matériels...

L'aventure continue avec Guitare Part n°369 d'avril 2025, où Christian et Rudy Blas échangent, 6 pages avec photos où l'on cause de Magma, Coltrane, de guitare... et ça permet aussi de mettre en lumière Rudy, d'un naturel un peu réservé mais si sympathique !

Et, pour clore ce chapitre, Rock & Folk n°693 de mai 2025, 6 pages avec photos n&b anciennes et une interview de CV qui parle de l'historie de Magma. A noter, amusant hasard de circonstance, un article sur Starshooter, mais si, rappelez vous, "Ils courent plus vite que Magma, ils font plus de bruit que Guy Drut", sinon pas sûr que vous vous en rappelleriez de Starshoot...







Voila, tardivement, mais on vous l'aura dit !!


jeudi 1 mai 2025

Magma à Villerupt ... rupture de répertoire !!

Alors là, il fallait y être, et je suis vraiment content d'avoir pu assister à ce concert, ils étaient plus forts qu'habituellement. Les spectateurs (sauf ceux partis avant la fin ne doivent plus avoir de beaux ongles) ont vraiment été gâtés... Je vous raconte.

Déjà, petit rappel géographique, nous sommes à 2km du Luxembourg, 10km de la Belgique et 30km de l'Allemagne et pour la France, Longwy, Thionville et Metz dans les environs. Bref, une ville européenne avec un bassin important de spectateurs potentiels aux alentours. 


La salle, un bâtiment moderne dans un quartier périphérique en mutation de cette ancienne ville minière, donnant sur une vaste esplanade. Au passage, dans la salle des Fêtes Maurice Thorez de Villerupt, déserteur notoire, Jimmy Hendrix a joué en 1966 avec un certain Johnny, et il a du y laisser de bonnes vibrations pour les musiciens futurs... Sinon, de bons sièges capitonnés en estrade, avec des rangées suffisamment décalées en hauteur pour ne pas être gêné par le chignon de madame ou le crâne luisant de monsieur. La scène est assez vaste pour que nos dix musiciens puissent y évoluer sans difficulté. En même temps, hormis Hervé, Caroline et Christian, pas trop de mouvements sur les planches !

Ayant eu l'honneur de les voir à Istres, quelques changements ont eu lieux, déjà relevés par l'équipe de Kosmik Muzik à Bordeaux (voir Ici) et à Nantes (voir Là). Mais avant de parler des changements, commençons par le petit discours introductif d'Hervé. En effet, il nous rappelle l'absence de Stella pour cette tournée pour raisons médicales, Stella à qui je présente mes vœux de rétablissement les plus sincères, ce qui, j'imagine, nous donne l'occasion à toutes et tous de lui envoyer des ondes positives. Nous lui devons bien ça... Coté chant, cela a provoqué quelques changements, le plus notoire étant celui de Caroline venant vers le devant de la scène à deux reprises reprenant les parties de Stella. Là où il y a évolution avec Istres, c'est plutôt dans le jeu de scène à plusieurs reprises entre Hervé et Caroline, où ils se donnent la réplique. Il me semble aussi qu'elle y est restée plus longtemps, mais ce n'est peut être qu'une impression.

Le répertoire de toute la tournée à toujours été le même (toujours ? jusqu'à ce soir...), et il commence par K.A., et question ouverture, l'ambiance est bien posée ! En plus de "l'avancée" de Caroline, il est à noter que Thierry nous a fait une superbe envolée lyrique sur Om Zanka, qui rappellera aux chanceux celles de Christian en 1974... Cet homme là sait se servir de ses mains et de ses cordes vocales, un des moments les plus forts de ce concert, c'est sûr.

Vient ensuite le bel hommage à Michel Graillier avec Auroville, entamé par un long passage au piano électrique de Simon puis le deuxième clavier avec Thierry. Je suis pas vraiment mordu par ce son assez jazz-rock 80's, et puisque Mickey était pianiste, alors pourquoi ne pas utiliser une sonorité de piano ? Ca ne reste que mon avis, mais partagé par d'autres pour en avoir discuté. Cet Auroville, passage au climat plus reposé que K.A. laisse la place ensuite à Félicité Thösz, qui redonne une note électrique et puissante au concert. Morceau qui n'était plus joué depuis longtemps et qui est une bonne idée pour ce changement de répertoire avec 2024. Ce titre nous donne à voir, et là aussi changement avec Istres me semble-t-il, un bel échange vocal entre Sylvie et Christian, sorte de discussion à qui aura le dernier mot, et donc l'emportera !! Une vrai note sympathique et un instant assez théâtral qui est la bienvenue. Magma a toujours bougé et évolué sur scène, et le démontre encore !!!








Les musiciens se retirent, boivent une gorgée d'eau, et le public tout en les acclamant, les réclame pour un retour sur scène. Jeu universel pour un bis, prévu, entendu et bienvenu. 

C'est donc au tour de The Night we Die d'être interprété. Avec 5 chanteurs, plus Thierry et Christian aux micros, autant dire que la place est aux voix pour cet extrait de "Merci". Merci à eux tous pour tout ce qu'ils nous offrent, nous donnent. Oui, l'album Merci à cheval entre Magma et Offering, et c'est bien une offrande que nous recevons à chaque note...

Comme toujours sur cette tournée, mais également depuis un certain temps, Ehn Deïss vient clôturer le concert. Cette fois ci c'est Offering qui vient dans Magma, comme quoi les détracteurs du passé n'ont rien vu ni entendu, l'un et l'autre vont ensemble, comme les mèches d'une tresse, chacun son style mais tous ensemble. Cet Ehn Deïss nous permet de voir revenir sur scène Jimmy mais cette fois ci au chant. Et je suis presque sûr que ce n'est pas son idée mais qu'il y est poussé par d'autres pour qu'il fasse lui aussi vibrer ses cordes, pas le quatuor mais la paire !! Rudy vient prendre un joli chorus qui remplace celui initial au synthé de Thierry. Christian lui est toujours habité dans son rôle de chanteur et ses mimiques et autres jeux de mains et bras. Là encore, les années 80 et 90 ressurgissent. Une tresse vous dis je, une tresse...

Hervé nous disait en préambule de ce spectacle, que c'était la dernière date de la tournée. Dernière ?? Moi je n'en suis pas si sûr. Il reste Paris au Grand Rex, certes qui devrait être différent, mais aussi Motocultor Magma n'aura qu'une heure pour régaler les métalleux. Ce qui sera peut être aussi le cas chez nos amis Suisses de Moutier. Mais alors, que sont donc les concerts de Sètes cet été et Vauréal en fin d'année sinon des dates de "Magma on tour 2025". Je ne dis rien mais je le dis quand même...!

Et Magma, aligné en remerciement pour son public nous fait face pour nous dire au revoir.


Applaudissement nourris et Christian, dans un humour très vandérien, s'avance et nous dis dans le micro "un petit Mékanïk ?". Bien (mais pas mal !) lui en a pris car pour les spectateurs qui n'ont pas eu la mauvaise idée de partir, ça "clap" de plus belle et entonne un "Mekanïk" de rappel ! Nos musiciens sont un peu désarçonnés mais se regroupe en rond comme une équipe de sport de haut niveau, débattent certainement sur ce qu'il faut faire et vont reprendre leurs instruments. Vous devinez la suite, les premières notes hypnotiques commencent à résonner. Qui l'aurait seulement parié ou espéré quelques minutes plus tôt, personne sans doute. Des malheureux problèmes de micro d'Isabelle interrompent le divin morceaux, un technicien vient rapidement corriger le problème et, après une nouvelle et courte concertation, nos femmes et hommes en noir basculent vers le final de MDK. A l'issue du concert, croisant Simon, je lui demande s'il n'y avait pas eu ce problème technique s'ils auraient joué tout le morceaux ou pas. Il m'a répondu qu'ils avaient convenus de le stopper à un moment, mais plus tard que celui du micro défaillant.

Du coup, deux heures de concert, deux heures de régal, deux heures d'un moment intense. Je pense et j'imagine que ce fut le meilleur concert de cette tournée (mais qui n'est pas encore finie vous dis-je.... La salle, les lumières, le son, l'osmose, le répertoire, tout était parfait. 

Merci Christian, merci les musiciens, merci Magma.



samedi 26 avril 2025

Simon Goubert et l'African Jazz Roots

 "Seetu" est le dernier album du 5tet et le premier enregistrement studio de l'African Jazz Roots. Un disque magnifique, profond et envoutant, qui révèle ses nuances à chaque nouvelle écoute. Un disque dans lequel on entend cinq individualités réunies pour une même musique, inspirée par la tradition de l' Afrique de l'Ouest , le Jazz européen, John Coltrane et... Offering. Quelques heures avant le concert de Magma à Toulouse en mars 2025, Simon Goubert évoquait cette belle aventure qui a débuté par une rencontre à l'embouchure du fleuve Sénégal.
Entretien réalisé par Didier Houde. Photographe inconnu.


vendredi 25 avril 2025

Pierre Michel Sivadier avant Magma au Grand Rex

Petit rappel pour les moins de... Pierre Michel  Sivadier a rejoint Offering en début 88 à l'occasion de trois longs concerts à Londres présentés comme Magma avec une version de Zëss en tous points exceptionnelle... Il avait envoyé, quelques mois auparavant, une cassette de ses chansons à Seventh qui avait attiré l'attention de Christian Vander sur lui.

Dès lors, et ce jusqu'en 1998, il a fait partie de nombres des aventures musicales de Christian Vander : Offering donc jusqu'à la fin en 1995, les quelques concerts solos de Stella au Passage du Nord Ouest en 1991, Les Voix de Magma à partir de 1992, A Tous les Enfants en 1995 avec cette formidable improvisation lors du tour de magie de Christian Vander... Et puis Magma en 1997 et 1998.


Auteur de trois albums de chansons, il présentera son univers, au piano et au chant, pendant une trentaine de minutes en ouverture du concert de Magma sous le regard admiratif de Christian Vander qui est très sensible à son art.

jeudi 24 avril 2025

Carnet de route : Magma à Nantes - Cité des Congrès

L’avant dernière date de cette tournée 2025 avait lieu ce mardi 15 avril à la cité des congrès de Nantes. Une grande et belle salle, bien remplie par un public toujours fidèle au poste.

Le programme reste le même que celui qui a été proposé lors des autres dates : K.A en intégralité, Félicité Thosz, Auroville et en double rappel, The night we died et Ehn Deiss. Pour avoir assisté en mars au concert d’Istres, une évidence s’impose : les choses ont muri ! La nouvelle donne (une tournée entière sans Stella) ayant poussé le groupe à trouver des aménagements, et notamment à revoir ses arrangements, on peut dire que ce défi aura été relevé avec brio. C’est sans doute une des forces du groupe, de savoir toujours se réinventer et opposer une créativité, une vitalité sans failles aux aléas des chemins.


Les combattants de la Zeuhl portent bien leur nom ! Par même occasion, cela nous permet de découvrir les œuvres d’une manière pleinement originale, jamais proposée avant. Un nouvel équilibre semble né, qui donne une pondération intéressante entre les voix elles-mêmes comme dans le dialogue entre voix et instruments. Et tout cela sous la baguette souveraine de Christian. Certains soulignent que son jeu est moins fort que dans ses jeunes années, certes, on peut le concéder, et c’est bien normal. Mais il n’en reste pas moins puissant dans l’intention portée par chaque geste, par chaque coup qui transporte avec lui un univers entier.


Coté son, malgré une salle jugée « matte » par Christian, on a pu bénéficier d’une très bonne lisibilité des voix et des instruments, ce qui est particulièrement appréciable dans une configuration où chaque voix ou presque va avoir sa partie soliste, exploitant ainsi toute la palette des timbres présents aujourd’hui au sein de Magma. Dans K.A comme dans Félicité, les interventions de Laura et de Sylvie notamment soulignent la délicatesse de certaines lignes mélodiques, sans céder à l’intensité des tuttis où, quand tout le monde s’y met, ça envoie quand même sévère ! Ainsi dans Om Zanka, par exemple, où la déferlante nous emporte sans équivoque, ou à bien d’autres moments du concert où ce déchaînement se fait sentir pour notre plus grand plaisir.


La grande nouveauté induite par les circonstances, c’est bien sur la prise de lead vocal par Caroline : une nouvelle place assurée avec fluidité, simplicité et assurance. Pas l’ombre d’un jeu d’égo mais une envie évidente de servir avec une grande sincérité la musique, que ce soit en solo ou en duo avec Hervé. Avec des qualités vocales qui ne sont plus à démontrer, elle assume avec talent et avec une joie perceptible (et partagée) la partie qui lui est désormais dévolue. Hervé, de son coté, semble remis de ses péripéties de santé. Il tient sa partie avec la conviction qu’on lui connaît, sa voix m’ayant semblé plus valorisée également dans cette nouvelle mouture.


Autre moment qui amène sa touche de fraîcheur, le dialogue en kobaïen entre Sylvie et Christian, dans Félicité, dialogue qui amorce un chant solo bondissant, tout droit sorti d’Offering ! On est saisi lors de ce solo par l’énergie et l’entrain presque juvénile de Christian, tout habité par chacune des notes, rayonnant de cette lumière qui lui est toute personnelle.

Petite ombre au tableau de cette belle soirée, au moment d’Auroville, un souci de sonorisation, qui, en créant des bourdonnements et des saturations parasites, nous auront privé de l’occasion de profiter pleinement du jeu de Simon.

Le public ne s’en est pas formalisé car, à la fin du concert, c’est debout qu’il a applaudi pour réclamer les bis.


Le premier d’entre eux, The Night We Died, fait partie des bis désormais traditionnels, mais la reprise des arrangements amène une expression différente au morceau, dans une harmonie plus nostalgique et douce jusqu’au déchirement de l’accord final, plus farouche encore. Une autre réinterprétation très haute en émotion, celle d’Ehn Deiss. Le dialogue se fait entre Christian et le chœur qui réunit tout le monde, dans une harmonisation légèrement différente de ce que nous connaissons. Dessinant sa présence en creux, la partie de Stella est ici reprise par un instrument, cette fois par Rudy, avec une belle proposition qui va sans doute être amenée à évoluer encore mais qui nous a déjà beaucoup touchés. A noter qu’à Istres, c’était Thierry Eliez qui avait assuré cette partie aux claviers, dans une formule légèrement différente.


Cette fois, pas de plaisanterie distillée par Christian, comme il avait pu nous en gratifier à Istres ou lors d’autres concerts, pour clore la soirée. Comme on est exigeants, on aurait bien aimé un petit bis supplémentaire (Dehnde, au hasard…) mais ce ne sera pas pour cette fois. Par contre, petite touche émouvante de plus : des fans ont pu venir en pied de scène remettre aux musiciens des cadeaux confectionnés pour eux, et nous avons même reconnu le jeune garçon qui avait, lors de la répétition publique du 2 novembre, pu bénéficier d’un petit cours particulier de batterie la part de Christian, invité par le maestro à participer aux saluts

Article et photos : Eurydice Anahë. 



mardi 22 avril 2025

Félicité Thösz réédité en LP pour le 6 Juin

Après une première édition du temps de Jazz Village voici une nouvelle édition en vinyle, gravée en 45 tours ce coup ci. 

Notons qu'une fois encore, l'antique lettrage Magma a disparu de cette dernière édition...

La précommande est ouverte ICI

dimanche 20 avril 2025

Retour sur Slag Tanz dix ans après

Dix ans après sa sortie, ce 13eme album studio est à nouveau disponible, tant en CD qu'en LP. L'occasion pour l'ami Thierry Moreau de revenir dessus, et pour certains de découvrir cet album ?

Šlaǧ Tanƶ marche sur la braise et monte sa tonalité noire aux multiples facettes : Un Magma Frontal, hypnotique, guerrier et lâchant ses voix aériennes en arcade tendue au dessus de sa charpente rythmique. Soudé en un seul bloc, Slag Tanz avance et creuse à épuiser la matière des métaux lourds. On pense à un opéra qui m'évoque des passages du Chant de Hagen de Richard Wagner, mais aussi les danses polovtsiennes de Alexandre Borodine.

La fusion porte ici tout son nom et son poids. Ni rock, ni jazz, mais surement contemporain. Christian Vander joue "jungle" de bout en bout, ce qui nous renvoie forcément à Tony Williams.


Le chant de Hervé  ténor prend toute son ampleur, les choeurs (Stella VANDER: Chant Isabelle FEUILLEBOIS ) s'enchevêtrent et offrent des cris de folie que l'ont entendait plus. 

L'équilibre voix féminines et masculines se répondent, se superposent, se séparent. 

La basse  de Philippe Bussonnet et son assise abyssale légendaire ancre le vaisseau dans la matière du magma.  Les claviers de Jeremy Ternoy , piliers et arcades en voute tel un édifice antique renforce la section rythmique. 

Benoit ALZIARY et son Vibraphone virevolte, James Mc Gaw, sillonne et force le passage.      

Cet oratorio a fait l'objet. d'un remastering, il a gagné en amplitude et profondeur,  les voix sont beaucoup plus distinctes.   

Un bien bel écrin noir jaillissant des entrailles renait avec une nouvelle pochette.  

Stella VANDER: Chant 

Isabelle FEUILLEBOIS: Chant 

Hervé AKNIN: Chant 

Benoit ALZIARY: Vibraphone 

James MAC GAW: guitare 

Jérémie TERNOY: Piano, Piano Fender 

Philippe BUSSONNET: Basse 

Christian VANDER: Batterie, Piano, Chant 


Paru le 10 janvier 2015
Réédition 2025

mardi 15 avril 2025

Slag Tanz, LP en tirage limité & sans oublier le CD !

Slag Tanz sort du noir intense vers la couleur, pour vous... Mais pas que !!

Dans la série des éditions LP des albums Magma, et tout particulièrement à l'occasion du Disquaire Day, Slag Tanz, dont l'originale pochette était noire en relief a été retouchée avec un peu de couleur, en rouge et blanc. Il a été remasterisé, tournera à la vitesse de 45T/m et sort en tirage limité (1500 ex seulement).

Vous pouvez aussi vous l'offrir en format CD (Voir ici)

Si vous ne l'avez pas déjà commandé via votre disquaire préféré, pas de panique, il est disponible chez Seventh (Voir Ici), enfin, à hauteur des 1500 ex maximum !!

Nous c'est fait, et vous ??


mercredi 9 avril 2025

Carnet de route : Magma à Bordeaux - théâtre Fémina

Après maintes mésaventures, ce Kobaïa Tour 2025 semble enfin prendre sa vitesse de croisière avec cette date bordelaise. 

Lors de la balance il est évident que le groupe s'est soudé face à l'adversité en devant trouver des solutions face à l'absence prolongée de Stella. De nouveaux arrangements ont vu le jour et il y a une jolie complicité entre les musiciens. De part sa tessiture, Caroline sort son épingle du jeu que cela soit dans K.A ou dans Félicité. On la voit ainsi sur le devant de la scène aux côtés d'Hervé qui assure le lead de belle manière. Laura, Sylvie et Isabelle alternent les parties et forment la base du pupitre de voix. Simon au Fender, Thierry Eliez aux claviers se répartissent les rôles : la cadence de Félicité pour l'un, le chorus d'Om Zanka pour l'autre lors d'un magnifique mouvement d'ensemble.

On l'aura compris Magma va bien malgré l'adversité. Christian a certes allégé son set de cymbales mais il garde cette énergie insondable malgré les années. Jimmy Top, à ses côtés, très concentré, efficace se bat avec quelques problèmes de son malheureusement. Le son, justement, qui n'est pas de la partie ce soir là et c'est fort dommage et même carrément frustrant. 
Si quelqu'un peut m'expliquer, je suis preneur...

Le groupe actuel apporte sa couleur aux deux classiques que sont Félicité et K.A qui n'avaient pas été joués depuis de nombreuses années (2013/2014), par les voix bien entendu mais aussi par la guitare de Rudy Blas qui se trouve aussi mise en avant de très jolie manière dans l'ultime Ehn Deïss. C'est ce thème d'Offering (1983) qui clôture les concerts depuis le début de la tournée, illustrant l'attachement de Christian à "cet autre côté de l'histoire" pour reprendre ses termes en 1984 (Paris Dunois). L'homme a de la suite dans les idées... Et l'émotion n'a pas disparu de son chant.

Quand on sait que le groupe a répété Kobaïa mais également, et surtout, Spiritual, thème joué seulement six mois à l'époque de la tournée Attahk (78/79), on se prendre a rêver à quelques bonus, pour le Grand Rex ? Qui sait...

En tous cas, Magma est là !

Carnet de route (texte et photos): Zeuhl Wortz Zëhrebrahl HistorÏk Mëmorizatör