Jeudi 3 juillet 2025 : non, je ne rêve pas, ce sont bien les membres de Magma en chair et en os qui viennent de descendre du train, là devant moi ! Quelle émotion ! Quant à mon mari Jean-Jacques, qui les attend devant le bus pour les accompagner à leur hôtel, il les voit apparaître à travers un rayon « Kosmïk » dans le passage sous-voie… ça y est, notre mission d’« anges gardiens » du groupe dans le cadre du Festival Stand’Eté vient de commencer. Le but : les transporter, les choyer, s’assurer que tout va bien pour eux et qu’ils ne manquent de rien.
Revenons un petit peu en arrière : en automne 2024, à notre retour des 50 ans de MDK à Paris, Jean-Jacques - sous forme de boutade - lance un défi à Alain Tissot, grand organisateur du festival : « Magma à Stand’Eté, ça le ferait, non ? ». Et Alain de répondre « chiche »… Le processus était lancé !
Le Festival Stand’Eté se déroule dans une vénérable bâtisse en bois construite en 1905, qui était à l’origine un stand de tir. Très vite devenu un lieu de rencontre et de partage, et doté d’une excellente acoustique, le Stand deviendra une salle de spectacle à partir des années 1990. Quant au festival, qui se déroule tous les 2 ans, il a démarré en 2005 et fêtait cette année ses 20 ans.
Magma, Jean-Jacques les connaît et les admire depuis 1974 (concert à Colmar1). Il me les a fait découvrir il y a un peu plus de 20 ans, lorsque nous avons visionné le DVD des 30 ans du groupe au Trianon. L’émotion a été immédiate, et depuis la musique de Magma accompagne notre vie quotidiennement. C’est dire combien cette occasion de les côtoyer nous enthousiasme !
Nous voici donc à Moutier en leur compagnie. Ils sont ouverts, sympathiques, drôles. Les trajets en voiture entre l’hôtel et le stand sont l’occasion de concerts privés. Les discussions, variées, nous font découvrir les passions des uns et des autres, ainsi que quelques secrets... Nous nous sentons membres de la même famille, incroyablement privilégiés.
Vendredi 4 juillet, c’est le grand jour. Dans l’après-midi, nous assistons au sound-check et pouvons admirer le travail extrêmement précis de chaque musicien et chaque musicienne, tout comme celui de l’équipe technique. Ce sont deux heures fascinantes pour nous.
Le concert
Ca démarre déjà très fort avec « K.A »2 dans son intégralité ! Quelle richesse dans cette pièce de 45 minutes d’une intensité folle, on chemine à travers une multitude de styles musicaux ! Des larmes d’émotion déjà bien présentes…
Puis « Auroville » de Michel Graillier, interprété tout en finesse et en douceur par Simon Goubert, Thierry Eliez et Jimmy Top. Une merveille ! Arrive « Félicité Thösz », un de mes préférés. Les anges sont sur scène, et Caroline Indjein nous fait nous envoler au 7ème ciel avec « Tëha ». Le final me touche en plein cœur et un torrent de larmes jaillit, m’empêchant presque de voir les musiciens. La salle explose en applaudissements, tout le monde est debout, radieux Magma nous fait l’honneur de 2 rappels :
« Kobaïa », lancé par Jimmy Top avec un tempo d’enfer.« Ëhn Deïss », sublime chant où l’âme de Christian Vander transparaît grâce à l’intensité de son regard bleu – qui achève de faire chavirer les cœurs de toute la salle.
Deux heures de concert, hors du temps, dans ce lieu qui a une âme… Je me permets de citer Eurydice Anahé, dont les mots si bien écrits à propos du concert de Sète s’appliquent parfaitement au concert de Moutier : « Il y avait ce soir un de ces suppléments d’âme qui ne s’explique pas. On a senti une énergie formidable sur la scène, on a vu sur le visage des musiciens des sourires et des regards comme rarement. On les sentait heureux, puissants, vibrants, aussi bien dans les moments de déchaînement et de climax que dans les passages plus doux et subtils. »
Pour nous, un concert vécu au premier rang avec les regards complices des membres du groupe. Quel privilège ! Tout comme le fait de pouvoir fondre en larmes dans leurs bras après le concert, dans les coulisses… Magma fait aussi le bonheur de beaucoup d’autres spectateurs en profitant d’un joli moment de partage sur l’esplanade du festival après le concert. Le lendemain, les membres du groupe nous confient avoir rarement été si bien accueillis, et en être extrêmement reconnaissants ! Leurs remerciements chaleureux nous touchent très profondément !
Merci à Alain Tissot et la formidable équipe du Festival Stand’Été de nous avoir permis de vivre cette aventure incroyable !
Nous avons été comblés et nous n’oublierons jamais ces moments magiques !
1 Christian confiera à Jean-Jacques qu’il rêve de trouver un enregistrement de ce concert, ayant vu un spectateur équipé de micros. Il existe bien quelques pistes mais… 😉
2Le lendemain, j’ai pu confier à Christian que, la toute première fois que j’avais entendu K.A, je n’avais pas réussi à entrer dans le morceau. Puis, grâce aux explications qu’il avait données lors d’une interview (sauf erreur dans le film « La musique de Magma »), j’avais compris et apprécié la pièce.
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