dimanche 13 juillet 2025

Un quartet en été à Paris

Allez savoir pourquoi mois d'Août rime avec Sunside ? Mais cette fois ci c'est pour trois soirs du 7 au 9 Août avec une formule quelque peu inédite : Emmanuel Grimonprez, Jean-Michel Couchet et... Emmanuel Borghi...
A découvrir sur place quelque soit notre étonnement....





vendredi 11 juillet 2025

48 heures en immersion avec Magma – un rêve éveillé

Malgré toute notre bonne volonté, et notre réseau, il y a des concerts que nous ne pouvons suivre.... Fort heureusement Dominique et Jean-Jacques nous ont proposés texte et photos de deux jours d'exception. Merci à eux ! 


Jeudi 3 juillet 2025 : non, je ne rêve pas, ce sont bien les membres de Magma en chair et en os qui viennent de descendre du train, là devant moi ! Quelle émotion ! Quant à mon mari Jean-Jacques, qui les attend devant le bus pour les accompagner à leur hôtel, il les voit apparaître à travers un rayon « Kosmïk » dans le passage sous-voie…
ça y est, notre mission d’« anges gardiens » du groupe dans le cadre du Festival Stand’Eté vient de commencer. Le but : les transporter, les choyer, s’assurer que tout va bien pour eux et qu’ils ne manquent de rien.


Revenons un petit peu en arrière : en automne 2024, à notre retour des 50 ans de MDK à Paris, Jean-Jacques - sous forme de boutade - lance un défi à Alain Tissot, grand organisateur du festival : « Magma à Stand’Eté, ça le ferait, non ? ». Et Alain de répondre « chiche »… Le processus était lancé !

Le Festival Stand’Eté se déroule dans une vénérable bâtisse en bois construite en 1905, qui était à l’origine un stand de tir. Très vite devenu un lieu de rencontre et de partage, et doté d’une excellente acoustique, le Stand deviendra une salle de spectacle à partir des années 1990. Quant au festival, qui se déroule tous les 2 ans, il a démarré en 2005 et fêtait cette année ses 20 ans.

Magma, Jean-Jacques les connaît et les admire depuis 1974 (concert à Colmar1). Il me les a fait découvrir il y a un peu plus de 20 ans, lorsque nous avons visionné le DVD des 30 ans du groupe au Trianon. L’émotion a été immédiate, et depuis la musique de Magma accompagne notre vie quotidiennement. C’est dire combien cette occasion de les côtoyer nous enthousiasme !

Nous voici donc à Moutier en leur compagnie. Ils sont ouverts, sympathiques, drôles. Les trajets en voiture entre l’hôtel et le stand sont l’occasion de concerts privés. Les discussions, variées, nous font découvrir les passions des uns et des autres, ainsi que quelques secrets... Nous nous sentons membres de la même famille, incroyablement privilégiés.

Vendredi 4 juillet, c’est le grand jour. Dans l’après-midi, nous assistons au sound-check et pouvons admirer le travail extrêmement précis de chaque musicien et chaque musicienne, tout comme celui de l’équipe technique. Ce sont deux heures fascinantes pour nous.

Le concert

Ca démarre déjà très fort avec « K.A »2 dans son intégralité ! Quelle richesse dans cette pièce de 45 minutes d’une intensité folle, on chemine à travers une multitude de styles musicaux ! Des larmes d’émotion déjà bien présentes…

Puis « Auroville » de Michel Graillier, interprété tout en finesse et en douceur par Simon Goubert, Thierry Eliez et Jimmy Top. Une merveille ! Arrive « Félicité Thösz », un de mes préférés. Les anges sont sur scène, et Caroline Indjein nous fait nous envoler au 7ème ciel avec « Tëha ». Le final me touche en plein cœur et un torrent de larmes jaillit, m’empêchant presque de voir les musiciens. La salle explose en applaudissements, tout le monde est debout, radieux Magma nous fait l’honneur de 2 rappels :

« Kobaïa », lancé par Jimmy Top avec un tempo d’enfer.« Ëhn Deïss », sublime chant où l’âme de Christian Vander transparaît grâce à l’intensité de son regard bleu – qui achève de faire chavirer les cœurs de toute la salle.

Deux heures de concert, hors du temps, dans ce lieu qui a une âme… Je me permets de citer Eurydice Anahé, dont les mots si bien écrits à propos du concert de Sète s’appliquent parfaitement au concert de Moutier : « Il y avait ce soir un de ces suppléments d’âme qui ne s’explique pas. On a senti une énergie formidable sur la scène, on a vu sur le visage des musiciens des sourires et des regards comme rarement. On les sentait heureux, puissants, vibrants, aussi bien dans les moments de déchaînement et de climax que dans les passages plus doux et subtils. »

Pour nous, un concert vécu au premier rang avec les regards complices des membres du groupe. Quel privilège ! Tout comme le fait de pouvoir fondre en larmes dans leurs bras après le concert, dans les coulisses… Magma fait aussi le bonheur de beaucoup d’autres spectateurs en profitant d’un joli moment de partage sur l’esplanade du festival après le concert. Le lendemain, les membres du groupe nous confient avoir rarement été si bien accueillis, et en être extrêmement reconnaissants ! Leurs remerciements chaleureux nous touchent très profondément !

Merci à Alain Tissot et la formidable équipe du Festival Stand’Été de nous avoir permis de vivre cette aventure incroyable !

Nous avons été comblés et nous n’oublierons jamais ces moments magiques !


Dominique Vallat (texte) & Jean-Jacques Vallat (photos)




1 Christian confiera à Jean-Jacques qu’il rêve de trouver un enregistrement de ce concert, ayant vu un spectateur équipé de micros. Il existe bien quelques pistes mais… 😉

2Le lendemain, j’ai pu confier à Christian que, la toute première fois que j’avais entendu K.A, je n’avais pas réussi à entrer dans le morceau. Puis, grâce aux explications qu’il avait données lors d’une interview (sauf erreur dans le film « La musique de Magma »), j’avais compris et apprécié la pièce.




samedi 5 juillet 2025

Séte : Touchés par la grâce

Il est facile et tentant, quand il s’agit de Magma, d’avoir recours aux superlatifs . On les aura tous entendus sans doute. Et pourtant, il faut bien reconnaître que cette soirée au théâtre de la mer en mérite sa part tant elle a été remarquable.

Les fidèles et les érudits se rappelleront que Magma avait déjà fréquenté cette scène une fois en aout 1976 … De l’eau a coulé sous les ponts depuis et de ceux qui étaient présents à cette époque, depuis la mise en retrait de Stella, seul reste Christian, indispensable Capitaine de ce vaisseau dont l’équipage aura tant varié au fil des époques.

Pierre Durand

Il faut quand même dire un mot du site en lui-même, tout à fait est remarquable : un ancien fort militaire, reconverti plusieurs fois avant de devenir un lieu de spectacle dont l’architecture évoque les théâtres antiques, mais en version « face à la mer » . L’écrin idéal pour un évènement de cette sorte !

Annoncé à 21h, le concert a finalement débuté vers 21h30. Les couleurs du ciel auront changé en même temps que la musique, offrant d’abord la mer puis le crépuscule comme décors pour plonger ensuite dans la nuit noire sur la deuxième partie du concert. Pas évident pour les éclairages de suivre le mouvement ! Forcément discrets sur la partie diurne, ils nous ont offert néanmoins une belle mise en valeur de la batterie de Christian, faisant briller les futs de sa Gretsch et chatoyer ses cymbales (les grandes chinoises ayant fait leur retour) .


C’est une fois la nuit installée que nous avons pu retrouver les spots bleus et rouges désormais traditionnels. Seul le vol des mouettes aura, de façon constante, accompagné le concert, l’une d’entre elle venant d’ailleurs régulièrement se poser sur un poteau comme pour écouter (aurait-elle entendu parler des Cygnes et des Corbeaux ?)


Concernant le répertoire, pas de surprise, c’est globalement même depuis le début de la tournée : K.A, Felicité, AurovilleKobaia en bis (qui remplace The night we died depuis plusieurs concerts) et Ehn Deiss en point final.  Mais était-ce le lieu, avec la Méditerranée en fond de scène, la date, avec l’énergie toute particulière du solstice d’été,  nous avons assisté à un concert magique.  Cette « musique des forces de l’univers » aura magistralement porté son nom en cette soirée, dans la conjonction des éléments en présence et avec une vigueur aussi impressionnante que réjouissante.


Pierre Durand

Pour avoir eu la chance de voir 4 concerts de cette belle tournée, dont certains très bons (je pense à celui de Nantes par exemple), force est de constater que celui-ci était encore un cran au-dessus.  Bien sûr, les musiciens ont, au fil des dates, pris leurs marques et affuté leur jeu : on voit tout le chemin parcouru en quelques mois. Mais il y avait ce soir un de ces suppléments d’âme qui ne s’explique pas. On a senti une énergie formidable sur la scène, on a vu sur le visage des musiciens des sourires et des regards comme rarement. On les sentait heureux, puissants, vibrants, aussi bien dans les moments de déchaînement et de climax que dans les passages plus doux et subtils.  

Pierre Durand

Et malgré les craintes exprimées pendant la balance (on ne sait jamais vraiment ce que ça va donner en extérieur, avec le vent, etc ), le son était quasi parfait, meilleur que dans certaines salles, l’acoustique naturelle du lieu n’y étant pas totalement pour rien. Une clarté qui permettait de mettre en valeur chaque instrument : la virtuosité de Rudy et la basse de Jimmy ne sont pas passées inaperçues. De même les jeux de claviers, avec une version d’Auroville plus free que d’habitude et un Om Zanka fou réunissant tout le monde dans un tourbillon échevelé.  Du coté des voix, cet équilibre a permis d’entendre vraiment Isabelle - ce qui n’est pas si fréquent, et de donner leur juste place aux interventions de Laura et de Sylvie. Le duo Caroline - Hervé fonctionne à merveille, on les sentait au diapason et dans une complicité qui s’est accrue au fil des concerts, leurs timbres s’harmonisant à merveille, avec beaucoup de rondeur dans la voix de Caroline qui, quelle que soit la hauteur de la note, n’est jamais métallique ni stridente. On s’est régalés aussi du solo vocal de Christian, qui ressuscite Offering chaque fois. La voix claire et assurée du maestro force l’admiration, à l’égal de son jeu de batterie. Très en forme, il nous a offert le meilleur, toujours habité, transcendé qu’il soit derrière son micro ou son instrument, détonnant cocktail d’énergie juvénile et de sagesse.


Pierre Durand
La conclusion du concert se sera faite sur deux tonalités différente, avec un Kobaia tonitruant suivi d’un Ehn Deiss très tendre, contrairement aux premières set list qui proposaient un atterrissage doublement en douceur avec The night we died. En offrant la partie historiquement assurée par Stella à Rudy, la nouvelle mouture permet à tous de se rassembler derrière les micros, même Jimmy ayant rejoint Hervé pour joindre sa voix au chœur formé par tous autour de Christian .

Une clôture qui aura été à l‘image de ce que fut le concert : chamarré, magistral, et ardent.

Merci Magma pour nous avoir encore une fois offert toute cette beauté ! Et « que vive la vie vive » encore longtemps .


Texte : Eurydice Anahë

Photos : Pierre Durand & Eurydice Anahë






















vendredi 4 juillet 2025

"Takk" de Sylvie Fisichella : Une Odyssée Musicale Spirituelle entre Racines Nordiques, Jazz-Fusion, Rock Progressif, soul, world.

Sylvie Fisichella, chanteuse et choriste émérite au sein du groupe Magma depuis plusieurs années, et également coach vocal de référence, nous convie à découvrir "Takk", un album bien singulier.

Dès la visualisation de la pochette, une esthétique résolument nordique se dégage, notamment par l'intégration de runes, faisant écho au titre même de l'opus, "Takk", qui signifie "merci" en norvégien. Cette incrémentation linguistique est d'ailleurs profondément ancrée dans le morceau "Kaos", entièrement chanté dans cette langue, ce qui lui confère une tonalité résolument Zeuhl. Si cette orientation visuelle pourrait, de prime abord, laisser présager une incursion dans des univers musicaux plus sombres, tels que le métal ou le gothique, il n'en est rien. Cette esthétique est en réalité un hommage subtil et personnel aux racines profondes de Sylvie Fisichella, qui s'est établie en France à l'âge de dix-neuf ans.
L'intégralité des compositions est l'œuvre d'André Fisichella. Son nom est familier auprès des passionnés de rock progressif avisés, il rappellera sans doute son passé de membre de Shylock, un excellent groupe de rock progressif français emblématique des années 70. Soulignons par ailleurs la participation notable de Frédéric L'Epée, guitariste historique de Shylock, qui apporte sa touche distinctive sur les pistes 1, 3 et 7 de "Takk". Il est également important de mentionner le parcours d'André Fisichella, compositeur autodidacte en dépit d'études musicales en percussions au C.R.R. de Nice, qui fonda le musical Arion  créé en 1985 et le studio Arion d’enregistrement  en 1987. 

Musicalement, "
Takk" s'inscrit dans une approche audacieuse qui puise avec maestria dans le jazz-fusion, le rock progressif et des sonorités ethniques variées, notamment celles d'Afrique (continent où Sylvie a résidé un certain temps) ou d'influences nordiques. On y décèle des réminiscences et ancrages dans la musique soul/Tamla. Le chant de Sylvie, quant à lui, s'exprime avec aisance  en français et en anglais, norvégien explorant des tessitures vastes qui dégagent autant de force que de sensibilité, conférant une dimension  «habitée» à la richesse de l'ensemble.


Des échos lointains en filigranes se dessinent de légendes telles que "Weather Report", Wayne Shorter, Jean-Luc Ponty ou Return to Forever, Stevie Wonder, Otis Redding et les filles de la soul  le tout rehaussé d'une touche résolument rock progressif incisif. 
Ces multiples inspirations sont non seulement assimilées avec brio, mais également sublimées, créant une œuvre à la fois familière dans ses influences et profondément  fraiche, évitant de tomber dans la tentation du para Zeuhl attendu du RIO, de nombreux invités renforcent les rangs de Takk dont Thierry Eliez, Stella Vander, Morgan Agren, Robert Waechter, Jimmy Top et tous les musiciens amis (cités plus bas). 
Le véritable maître-mot de cet opus est l'émotion : "Takk" se révèle être un album dont la démarche spirituelle vise à un profond équilibre, tant dans le fond que dans la forme.
C'est un disque à découvrir absolument pour sa richesse et son originalité.


Enfin, pour les puristes et les curieux désireux d'explorer davantage cet univers, il est essentiel de (re)découvrir le merveilleux "Jafis 'Otis'", présent sur le disque "Hur! Hommage à la musique de Christian Vander" (édité par Soleil Zeuhl), un titre co-écrit par André Fisichella, Jean-Marc Jafet et Sylvie Fisichella, qui offre un aperçu supplémentaire de leur univers créatif commun.

Thierry Moreau

mardi 1 juillet 2025

Minimum Vital a besoin de vous

Depuis le début de l'année, notre groupe de "prog" préféré s'est lancé dans l'enregistrement d'un nouvel album dont la sortie est prévue pour début 2026. Une bonne nouvelle hélas accompagnée d'une moins bonne : Muséa, leur label depuis le début, en difficulté depuis de nombreux mois, n'est pas en capacité de produire le disque.

Le groupe a donc décidé de proposer une prévente du nouvel album au tarif de 20 Euros afin de couvrir les frais de fabrication.
Nous ne pouvons que vous encourager à nous rejoindre sur la plateforme Leetchi ICI