Zeuhl forcément mais aussi autour, ailleurs et surtout libre de toutes chapelles... Vidéos, sons, archives... le meilleur est à venir... ici ! Definitely Zeuhl but all around it too, elsewhere and above all free from all clans… Videos, sounds, archives … the best is to come… here !

dimanche 13 juillet 2025
Un quartet en été à Paris
vendredi 11 juillet 2025
48 heures en immersion avec Magma – un rêve éveillé
Jeudi 3 juillet 2025 : non, je ne rêve pas, ce sont bien les membres de Magma en chair et en os qui viennent de descendre du train, là devant moi ! Quelle émotion ! Quant à mon mari Jean-Jacques, qui les attend devant le bus pour les accompagner à leur hôtel, il les voit apparaître à travers un rayon « Kosmïk » dans le passage sous-voie… ça y est, notre mission d’« anges gardiens » du groupe dans le cadre du Festival Stand’Eté vient de commencer. Le but : les transporter, les choyer, s’assurer que tout va bien pour eux et qu’ils ne manquent de rien.
Revenons un petit peu en arrière : en automne 2024, à notre retour des 50 ans de MDK à Paris, Jean-Jacques - sous forme de boutade - lance un défi à Alain Tissot, grand organisateur du festival : « Magma à Stand’Eté, ça le ferait, non ? ». Et Alain de répondre « chiche »… Le processus était lancé !
Le Festival Stand’Eté se déroule dans une vénérable bâtisse en bois construite en 1905, qui était à l’origine un stand de tir. Très vite devenu un lieu de rencontre et de partage, et doté d’une excellente acoustique, le Stand deviendra une salle de spectacle à partir des années 1990. Quant au festival, qui se déroule tous les 2 ans, il a démarré en 2005 et fêtait cette année ses 20 ans.
Magma, Jean-Jacques les connaît et les admire depuis 1974 (concert à Colmar1). Il me les a fait découvrir il y a un peu plus de 20 ans, lorsque nous avons visionné le DVD des 30 ans du groupe au Trianon. L’émotion a été immédiate, et depuis la musique de Magma accompagne notre vie quotidiennement. C’est dire combien cette occasion de les côtoyer nous enthousiasme !
Nous voici donc à Moutier en leur compagnie. Ils sont ouverts, sympathiques, drôles. Les trajets en voiture entre l’hôtel et le stand sont l’occasion de concerts privés. Les discussions, variées, nous font découvrir les passions des uns et des autres, ainsi que quelques secrets... Nous nous sentons membres de la même famille, incroyablement privilégiés.
Vendredi 4 juillet, c’est le grand jour. Dans l’après-midi, nous assistons au sound-check et pouvons admirer le travail extrêmement précis de chaque musicien et chaque musicienne, tout comme celui de l’équipe technique. Ce sont deux heures fascinantes pour nous.
Le concert
Ca démarre déjà très fort avec « K.A »2 dans son intégralité ! Quelle richesse dans cette pièce de 45 minutes d’une intensité folle, on chemine à travers une multitude de styles musicaux ! Des larmes d’émotion déjà bien présentes…
Puis « Auroville » de Michel Graillier, interprété tout en finesse et en douceur par Simon Goubert, Thierry Eliez et Jimmy Top. Une merveille ! Arrive « Félicité Thösz », un de mes préférés. Les anges sont sur scène, et Caroline Indjein nous fait nous envoler au 7ème ciel avec « Tëha ». Le final me touche en plein cœur et un torrent de larmes jaillit, m’empêchant presque de voir les musiciens. La salle explose en applaudissements, tout le monde est debout, radieux Magma nous fait l’honneur de 2 rappels :
« Kobaïa », lancé par Jimmy Top avec un tempo d’enfer.« Ëhn Deïss », sublime chant où l’âme de Christian Vander transparaît grâce à l’intensité de son regard bleu – qui achève de faire chavirer les cœurs de toute la salle.
Deux heures de concert, hors du temps, dans ce lieu qui a une âme… Je me permets de citer Eurydice Anahé, dont les mots si bien écrits à propos du concert de Sète s’appliquent parfaitement au concert de Moutier : « Il y avait ce soir un de ces suppléments d’âme qui ne s’explique pas. On a senti une énergie formidable sur la scène, on a vu sur le visage des musiciens des sourires et des regards comme rarement. On les sentait heureux, puissants, vibrants, aussi bien dans les moments de déchaînement et de climax que dans les passages plus doux et subtils. »
Pour nous, un concert vécu au premier rang avec les regards complices des membres du groupe. Quel privilège ! Tout comme le fait de pouvoir fondre en larmes dans leurs bras après le concert, dans les coulisses… Magma fait aussi le bonheur de beaucoup d’autres spectateurs en profitant d’un joli moment de partage sur l’esplanade du festival après le concert. Le lendemain, les membres du groupe nous confient avoir rarement été si bien accueillis, et en être extrêmement reconnaissants ! Leurs remerciements chaleureux nous touchent très profondément !
Merci à Alain Tissot et la formidable équipe du Festival Stand’Été de nous avoir permis de vivre cette aventure incroyable !
Nous avons été comblés et nous n’oublierons jamais ces moments magiques !
1 Christian confiera à Jean-Jacques qu’il rêve de trouver un enregistrement de ce concert, ayant vu un spectateur équipé de micros. Il existe bien quelques pistes mais… 😉
2Le lendemain, j’ai pu confier à Christian que, la toute première fois que j’avais entendu K.A, je n’avais pas réussi à entrer dans le morceau. Puis, grâce aux explications qu’il avait données lors d’une interview (sauf erreur dans le film « La musique de Magma »), j’avais compris et apprécié la pièce.
samedi 5 juillet 2025
Séte : Touchés par la grâce
Les fidèles et les érudits se rappelleront que Magma avait déjà fréquenté cette scène une fois en aout 1976 … De l’eau a coulé sous les ponts depuis et de ceux qui étaient présents à cette époque, depuis la mise en retrait de Stella, seul reste Christian, indispensable Capitaine de ce vaisseau dont l’équipage aura tant varié au fil des époques.
Pierre Durand |
Il faut quand même dire un mot du site en lui-même, tout à fait est remarquable : un ancien fort militaire, reconverti plusieurs fois avant de devenir un lieu de spectacle dont l’architecture évoque les théâtres antiques, mais en version « face à la mer » . L’écrin idéal pour un évènement de cette sorte !
Annoncé à 21h, le concert a finalement débuté vers 21h30. Les couleurs du ciel auront changé en même temps que la musique, offrant d’abord la mer puis le crépuscule comme décors pour plonger ensuite dans la nuit noire sur la deuxième partie du concert. Pas évident pour les éclairages de suivre le mouvement ! Forcément discrets sur la partie diurne, ils nous ont offert néanmoins une belle mise en valeur de la batterie de Christian, faisant briller les futs de sa Gretsch et chatoyer ses cymbales (les grandes chinoises ayant fait leur retour) .
Concernant le répertoire, pas de surprise, c’est globalement même depuis le début de la tournée : K.A, Felicité, Auroville, Kobaia en bis (qui remplace The night we died depuis plusieurs concerts) et Ehn Deiss en point final. Mais était-ce le lieu, avec la Méditerranée en fond de scène, la date, avec l’énergie toute particulière du solstice d’été, nous avons assisté à un concert magique. Cette « musique des forces de l’univers » aura magistralement porté son nom en cette soirée, dans la conjonction des éléments en présence et avec une vigueur aussi impressionnante que réjouissante.
Pierre Durand |
Pour avoir eu la chance de voir 4 concerts de cette belle tournée, dont certains très bons (je pense à celui de Nantes par exemple), force est de constater que celui-ci était encore un cran au-dessus. Bien sûr, les musiciens ont, au fil des dates, pris leurs marques et affuté leur jeu : on voit tout le chemin parcouru en quelques mois. Mais il y avait ce soir un de ces suppléments d’âme qui ne s’explique pas. On a senti une énergie formidable sur la scène, on a vu sur le visage des musiciens des sourires et des regards comme rarement. On les sentait heureux, puissants, vibrants, aussi bien dans les moments de déchaînement et de climax que dans les passages plus doux et subtils.
Pierre Durand |
Et malgré les craintes exprimées pendant la balance (on ne sait jamais vraiment ce que ça va donner en extérieur, avec le vent, etc ), le son était quasi parfait, meilleur que dans certaines salles, l’acoustique naturelle du lieu n’y étant pas totalement pour rien. Une clarté qui permettait de mettre en valeur chaque instrument : la virtuosité de Rudy et la basse de Jimmy ne sont pas passées inaperçues. De même les jeux de claviers, avec une version d’Auroville plus free que d’habitude et un Om Zanka fou réunissant tout le monde dans un tourbillon échevelé. Du coté des voix, cet équilibre a permis d’entendre vraiment Isabelle - ce qui n’est pas si fréquent, et de donner leur juste place aux interventions de Laura et de Sylvie. Le duo Caroline - Hervé fonctionne à merveille, on les sentait au diapason et dans une complicité qui s’est accrue au fil des concerts, leurs timbres s’harmonisant à merveille, avec beaucoup de rondeur dans la voix de Caroline qui, quelle que soit la hauteur de la note, n’est jamais métallique ni stridente. On s’est régalés aussi du solo vocal de Christian, qui ressuscite Offering chaque fois. La voix claire et assurée du maestro force l’admiration, à l’égal de son jeu de batterie. Très en forme, il nous a offert le meilleur, toujours habité, transcendé qu’il soit derrière son micro ou son instrument, détonnant cocktail d’énergie juvénile et de sagesse.
Pierre Durand |
Une clôture qui aura été à l‘image de ce que fut le concert : chamarré, magistral, et ardent.
Merci Magma pour nous avoir encore une fois offert toute cette beauté ! Et « que vive la vie vive » encore longtemps .
Texte : Eurydice Anahë
Photos : Pierre Durand & Eurydice Anahë
vendredi 4 juillet 2025
"Takk" de Sylvie Fisichella : Une Odyssée Musicale Spirituelle entre Racines Nordiques, Jazz-Fusion, Rock Progressif, soul, world.
Sylvie Fisichella, chanteuse et choriste émérite au sein du groupe Magma depuis plusieurs années, et également coach vocal de référence, nous convie à découvrir "Takk", un album bien singulier.