mercredi 8 mai 2013

10 - Ils en ont parlé : Alexandro Jodorowsky (Dune, 1976)



Continuons l'année 1976 avec une interview d'un homme de cinéma, cela nous change du monde musical habituel de ces entretiens.
Alexandro Jodorowsky, auteur, cinéaste et acteur chilien a eu le projet de monter le roman "Dune" pour le grand écran. Le projet sera abandonné en 1977 et, certainement de manière très différente de la pensée de Jodorowsky, sera matérialisé par David Lynch en 1984.
Pour cette oeuvre, il a contacté, entre autres, Jean Giraud (alias "Moebius") et Hans Ruedi Giger pour les costumes et décors (voir Ici), Magma et Pink Floyd pour la musique.
Est-ce que cette réunion (Magma-Giger pour la planète des Harkonnen) fut le premier jalon qui a abouti plus tard à la réalisation de la pochette d'Attahk, mystère ?

Afin de mieux percevoir ce que pense Jodorowsky de l'apport d'une bande son, nous avons laissé toute cette partie consacré à la musique, donc pas seulement le passage sur Magma. Et en plus il y parle d'Henry Cow, alors profitons en !

Globalement, une première idée se dégage. La vision de Magma par les français et les non français. Rien à voir ! Relisez ce qu'en disent Wyatt (Ici) ou Wyman (Ici) et maintenant Jodorowsky. Il y a une recherche des racines de cette musique, de ce qu'ils veulent exprimer par leurs compositions mais aussi sur leurs idées, pensées, les symboles exprimés... Bref, si différent des futilités hexagonales.

Approché d'abord et invité ensuite à un concert, Jodorowsky fut donc impressionné par la puissance des messages rayonnant de l'univers de Magma. Et ce en de multiples directions au point, dit-il, d'en avoir créer un univers propre, tel celui des Templiers (en espérant que la fin soit différente pour les musiciens !).
Il met l'accent sur la filiation européenne de Magma, de son autonomie face à la puissance de l'influence américaine, si rare en ce temps en France et en Europe.
Lui, enfin, n'a pas vu dans le symbolisme de Magma une réminiscence des années sombres du vingtième siècle, mais celui de la création d'un mouvement, d'une société et d'un univers propre, avec ses codes, ses racines et sa philosophie.
Décidément, nul n'est prophète en son pays...


Interview de Marjorie Alessandrini, publiée dans Rock & Folk, n°112 de mai 1976.

5 commentaires:

  1. Un post quasi d'actualité avec le documentaire sur le Dune de Jodo cette année au Festival de Can, pardon... de Cannes.

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  2. Merci, je reconnais tout de même que c'est le hasard...

    J'en profite aussi pour dire que je vais changer le scan du Rock & Folk car le pixel y est trop fort et surtout, pour dire que si quelqu'un souhaitait une photo ou doc en version maximum de l'un de nos posts, qu'il nous en fasse la requête.
    Nous minimisons la qualité de ces documents pour des raisons techniques d'hébergement.

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  3. Article de Rock & Folk changé et lisible maintenant !

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  4. Ce film aurait peut-être apporté la célébrité mondiale à Magma.
    Je fus très déçu lorsque j'appris son abandon.

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  5. Merci pour ce scan, c'est un document rare ;-)

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