" Melle, charmante localité des Deux-Sèvres située à une trentaine de kilomètres de Niort, célèbre pour ses mines d'argent exploitées au Moyen-Age et ses jardins d'ortie contemporains, accueillait "le" CAILLOU de Philippe GLEIZES, ce 18 Juillet dans le cadre de l'édition 2014 de son bucolique (et entièrement gratuit !) festival "Boulevard du Jazz".
Jusqu'à la dernière minute, les organisateurs se concertent. Faut-il annuler le concert tant les forces célestes semblent menaçantes (si la scène est couverte, le public est, lui, en extérieur) ? Après quelques minutes de suspense, décision est prise d'autoriser CAILLOU à jouer, avec néanmoins pour consigne au public de rallier la sortie de secours (sic) si l'orage qui menace sérieusement devait éclater dans le ciel mellois ...
N'en pouvant plus d'attendre, le groupe démarre très fort. Si j'avoue ne pas (encore) connaître le nom des thèmes (acheté mon exemplaire du CD de 2012 à la fin de la prestation), force est de s'incliner devant la cohésion et la puissance de feu de ce CAILLOU, décidément très volcanique et ce, malgré les trop rares concerts de la formation. Très vite, le jeu virtuose et enflammé de Philippe GLEIZES capte toute l'attention du public, en partie britannique, dear.
Comme précédemment souligné par l'animateur de ce blog, Philippe GLEIZES est le batteur qui "a le mieux compris et assimilé le jeu et l'énergie du Christian VANDER de la première époque, sans tomber dans le plagiat", avec, toutefois un mimétisme avéré dans les expressions et postures physiques. Troublant. La musique n'en souffre pas une seconde, bien au contraire, et l'on aurait bien tort de ne retenir que cet aspect du batteur et de sa formation.
Rudy BLAS, le guitariste tisse des progressions quasi-frippiennes intenses et contenues, en prenant appui sur le jeu de basse plein et assuré de Charles LUCAS qui, par instants, rappelle lui aussi quelqu'un d'autre (flagrant sur "Tomahawk"), petites lunettes noires en moins. Brève interruption lorsqu'il devient nécessaire de déplacer le clavier de Mickaël SEVRAIN qui commence à prendre l'eau, la pluie ayant décidé de faire fuir le peu de public venu assister à la prestation. Faisant fi de ces caprices météorologiques, Philippe GLEIZES et ses acolytes redoublent de vigueur comme s'il s'agissait de conjurer le sort.
Pas question de rendre les armes, même si l'horizon est maintenant lézardé d'éclairs. Bien sûr, on ne peut éviter de songer tantôt à MAGMA, mais aussi au LIFETIME de Tony WILLIAMS, voire même au FUSION improvisé à la fin de l'année 1980 par le quartet LOCKWOOD, TOP, VANDER, WIDEMANN . Vous avez dit Jazz-Fusion ? Déplorant l'attitude des médias rock et des critiques jazz à l'égard de ce genre musical à la fin des années 70, début années 80, Didier LOCKWOOD évoque aujourd'hui un "formidable vecteur de réconciliation populaire avec un public jeune que l'on a perdu et que l'on n'a pas retrouvé".
Et si CAILLOU venait précisément démentir ses propos ? Il est vivement recommandé d'y croire ! "
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