mercredi 3 décembre 2014

La Zeuhl Wortz au Triton le 21 Novembre

Nous vous avons relaté les deux premières semaines du triton, il manquait donc la troisième à l'appel ! Sans être un "addict" de Magma, Gabriel de Ramefort connaît bien les différents aspects de la musique de Christian Vander depuis 1990 et nous livre, ici, ses impressions d'un concert ressenti, par Beaucoup, comme mémorable.






Premier concert au Triton pour ma part et découverte de cette petite salle aux frontières de Paris. L’exigüité des lieux présage un moment fort tant on a l’impression que le groupe va jouer dans votre salon. Me retrouvant avec mon frère au deuxième rang sur la gauche  nous sommes quasiment sur la scène.
Qu’allait donc nous délivrer Magma ce soir avec cette trilogie Köhntarköz jouée pour la première fois en intégrale. Avant dernier concert des 12 programmés nous ne pouvons espérer que du bon, le groupe ayant eu le temps de prendre ses repères sur cette scène “de poche”.
Pas assez spécialiste de Magma pour vous décomposer le concert  mesure par mesure, je suis là pour vivre et ressentir cette pièce en trois mouvements. Dès l’ouverture de K.A,. nous sentons un groupe resserré, très concentré mais aussi très à l’aise. Si, comme il a pu être déjà dit, ce premier mouvement est vocalement très attaché à Antoine et Himiko Paganotti, Hervé Aknin, très investi dans son répertoire, sait imposer sa présence sans essayer de plagier le précédent. Il est à noter que même si, à mon avis, il manque encore un peu d’autorité dans la voix, le sieur Aknin a fait d’énormes progrès ces dernières années et arrive à placer convenablement sa voix au sein de ce répertoire complexe. J’ai également le plaisir de redécouvrir une Stella beaucoup plus en forme et en voix que lorsque que je l’ai vue avec Offering dernièrement. Christian ayant réarrangé les 3 mouvements pour les “réduire” à 2H30  nous assistons à un concert d’une densité extrême.

Après ce premier mouvement mené tambour battant, une petite respiration et nous plongeons littéralement dans l’énergie pure et démentielle de Kohntarkosz. Pieds au planché, chaque membre du groupe  exécute avec une virtuosité sans pareil sa partie : Bussonnet survolant sa  basse, Alziary impressionnant et un Mac Gaw hargneux et habité. En l’absence d’un second clavier (ou d’un violon) James a repris les parties que non connaissons tous avec une vie, une énergie  et une agressivité qui a laissé le public lessivé après son un chorus Zeppelinien. La Zeuhl Wortz Mekanïk est en marche et rien, ni personne, ne semble pouvoir l’arrêter. C’est la première fois que je vois et ressens le groupe avec une telle cohésion humaine et musicale; peut être est-ce le fait de jouer une trilogie qui ajoute une cohérence supplémentaire au répertoire interprété.
Un plantage au démarrage d’Emëhntëhtt-Rë, Philippe Bussonnet et Christian Vander décidant d’arrêter le morceau pour le reprendre au début (qui s’est alors trompé, je ne saurais vous dire), et c’est un Christian hilare qui s’excuse et qui relance alors ce mouvement final. Malgré cette coupure, le groupe est encore un niveau au dessus et décide d’en découdre encore plus, comme s’il devait se faire pardonner cette erreur (humaine pourtant). Les machines lancées avec une puissance et une vitesse folle c’est quasiment en apnée que nous vivons ce dernier mouvement jusqu’au dernier coup de baguette  laissant un Christian extatique et un public lessivé.
 
Jamais je n’ai vécu un tel concert de Magma, jamais avec un tel niveau de jeu, une telle cohésion , une telle densité. L’espace temps s’est contracté sur ces 210 minutes de voyage trans-dimensionnel et le retour à la réalité est maintenant d’une extrême complexité.
Il fallait être là, en cet instant, A vie, A Mort et Après....
Gabriel de Ramefort (Texte et Photos)





3 commentaires:

  1. Très bon commentaire , très juste et effectivement ressenti par bcp de personnes présente . Ressenti valable aussi pour le lendemain , dernier soir !
    Juste une petite rectification , pour un avenir plus juste : ce n'est pas la trilogie Köhntarkösz mais la Trilogie Ëmëhntëhtt-Rê , dixit C.V himself !

    Korrigan

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  2. " Juste une ( autre ) petite rectification , pour un avenir plus juste " .... Julie Vander n' a - t - elle pas embelli les parties vocales de K. A & Ëmëhntëhtt - Ré ... ? &, Oui, Il fallait être là, en cet instant, A vie, A Mort et Après.... !

    l' Ëhpl.

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  3. Un concert plein de force :120 minutes d'une musique éternelle, interprétée avec une énergie bien visible, voir palpable en décibels et surtout communicative, par un groupe d'une cohésion inattendue après le départ précipité de Benoit Widemann et ses synthés nostalgiques.

    Il faut que Julie reste dans Magma ! Aucun doute la dessus.
    Comment faire pour la convaincre ?

    Stoah

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